Pyongyang a fermé entièrement une zone industrielle intercoréenne, en riposte à la décision unilatérale de Séoul d’y suspendre les activités.
Séoul a averti vendredi la Corée du Nord qu'elle avait agi de manière "illégale" en gelant les avoirs sud-coréens dans la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, nouveau pas dans les tensions entre les deux pays.
Pyongyang a annoncé jeudi qu'elle fermait entièrement cette zone située sur son territoire et la plaçait sous contrôle militaire, en riposte à la décision unilatérale de Séoul d'y suspendre les activités.
Tous les Sud-Coréens qui se trouvaient à Kaesong, située à 10 kilomètres de la frontière entre les deux Etats rivaux, ont été expulsés, munis de leurs seuls effets personnels, tandis que la Corée du Nord a ordonné un gel de tous les avoirs sud-coréens, matières premières, produits et équipements.
Le ministre sud-coréen de l'Unification Hong Yong-Pyo a qualifié la décision de Pyongyang de "très regrettable", ajoutant que la Corée du Nord devrait en assumer toutes les conséquences.
Au total, 124 entreprises manufacturières sud-coréennes employaient à Kaesong 53.000 Nord-Coréens.
"La Corée du Nord a expulsé nos ressortissants dans un délai très court, les a empêchés d'emporter leurs biens manufacturés et a gelé des avoirs de valeur de manière illégale", a ajouté le ministre.
M. Hong a également condamné la décision de Pyongyang de couper les deux seules lignes de communication restant avec le Sud, une mesure "injustifiée et extrême".
"La Corée du Nord devra assumer la responsabilité de ce qu'il va se passer désormais", a-t-il ajouté, sans autre précision.
Kaesong avait ouvert en 2004 dans le sillage de "la diplomatie du rayon de soleil", poursuivie par Séoul de 1998 à 2008 pour encourager les contacts entre les deux frères ennemis.
Le complexe avait longtemps été préservé des péripéties des relations intercoréennes.
Lorsque tous les Sud-Coréens ont été expulsés, Séoul a coupé toute l'alimentation électrique de cette zone industrielle, qui fut jadis un camp militaire abritant deux divisions blindées et une brigade d'artillerie.
M. Hong a justifié la décision de Séoul de suspendre les activités à Kaesong en disant que Pyongyang ne lui avait pas laissé d'autre choix en poursuivant son programme nucléaire et balistique.
Mais les chefs d'entreprise des sociétés concernées ont réagi avec colère, estimant avoir été sacrifiés sur l'autel de la politique. M. Hong a promis à cet égard que le gouvernement leur apporterait un "soutien suffisant" pour les aider à surmonter leurs pertes.
Avec AFP