Pour une administration Obama en fin de parcours présidentiel, l’échec pourrait difficilement être plus lamentable.
Quand Moscou a décidé l’automne dernier d’entrer militairement en Syrie en appui à Bachar al-Assad, le président Barack Obama a dit de Vladimir Poutine qu’il allait s’enfoncer dans un « bourbier ». Mais c’est l’exact contraire qui s’est produit.
Coalisant avec efficacité ses forces avec celles du Hezbollah et des milices iraniennes et irakiennes, la Russie a réussi, en quelques mois, à ressusciter le pouvoir syrien et à redonner des ailes à l’armée syrienne dans sa lutte contre les groupes terroristes.
Est maintenant en train d’être reconstituée la « Syrie utile », avec le résultat qu’il est devenu presque impossible pour Washington, de moins en moins acteur et de plus en plus figurant face à la nouvelle dynamique créée par la Russie, de continuer à défendre un « plan de transition » diplomatique passant par le départ d’Al-Assad. Pour une administration Obama en fin de parcours présidentiel, l’échec pourrait difficilement être plus lamentable.
C’est dans ce contexte que l’armée syrienne a lancé au début du mois, avec l’appui des avions de combat russes, une nouvelle offensive pour s’emparer d’Alep, dans le nord du pays, ville clé dans cette guerre civile, mise à feu et à sang depuis trois ans. Cette fois-ci pourrait être la bonne.
Une offensive qui se déploie — faut-il s’en surprendre ? — dans une indifférence humanitaire quasi absolue.
Des capitales occidentales ont commencé à presser la Russie de cesser ses bombardements. S’ouvrait jeudi à Munich, dans l’urgence, une conférence internationale destinée à en arriver à un cessez-le-feu. Poutine joue le jeu de cette diplomatie: la donne sur le terrain lui sourit trop pour qu’il s’arrête en si bon chemin.
Avec Le Devoir