23-11-2024 02:55 PM Jerusalem Timing

Poutine mène le jeu en Syrie

Poutine mène le jeu en Syrie

Pour une administration Obama en fin de parcours présidentiel, l’échec pourrait difficilement être plus lamentable.


 Quand Moscou a décidé l’automne dernier d’entrer militairement en Syrie en appui à Bachar al-Assad, le président Barack Obama a dit de Vladimir Poutine qu’il allait s’enfoncer dans un « bourbier ». Mais c’est l’exact contraire qui s’est produit.

Coalisant avec efficacité ses forces avec celles du Hezbollah et des milices iraniennes et irakiennes, la Russie a réussi, en quelques mois, à ressusciter le pouvoir syrien et à redonner des ailes à l’armée syrienne dans sa lutte contre les groupes terroristes.
 
Est maintenant en train d’être reconstituée la « Syrie utile », avec le résultat qu’il est devenu presque impossible pour Washington, de moins en moins acteur et de plus en plus figurant face à la nouvelle dynamique créée par la Russie, de continuer à défendre un « plan de transition » diplomatique passant par le départ d’Al-Assad. Pour une administration Obama en fin de parcours présidentiel, l’échec pourrait difficilement être plus lamentable.
 
C’est dans ce contexte que l’armée syrienne a lancé au début du mois, avec l’appui des avions de combat russes, une nouvelle offensive pour s’emparer d’Alep, dans le nord du pays, ville clé dans cette guerre civile, mise à feu et à sang depuis trois ans. Cette fois-ci pourrait être la bonne.
 
Une offensive qui se déploie — faut-il s’en surprendre ? — dans une indifférence humanitaire quasi absolue.
 
Des capitales occidentales ont commencé à presser la Russie de cesser ses bombardements. S’ouvrait jeudi à Munich, dans l’urgence, une conférence internationale destinée à en arriver à un cessez-le-feu. Poutine joue le jeu de cette diplomatie: la donne sur le terrain lui sourit trop pour qu’il s’arrête en si bon chemin.
 
Avec Le Devoir