Genève accueille des chefs de milices impliqués dans des crimes de guerre en Syrie

Chacun a son rôle à jouer en Occident dans l’insurrection en Syrie : celui confié à la Suisse semble être de ressusciter la milice de l’Armée Syrienne Libre (ASL) et surtout de la blanchir des crimes de guerre qu’elle a commis en Syrie. Au moment où l'ONU voudrait accuser le président syrien de crimes de guerre.

En effet, la Suisse a fait suivre une formation à huit chefs de milices syriennes qui combattent dans le cadre l’ASL, a révélé l’ONG dénommée Geneva call, rapporte le site Arrêt sur l’info.L’ASL a été l’une des premières milices à voir le jour dans ce pays. Elle est formée de jeunes volontaires ainsi que de soldats ayant fait défection.

Cette formation qui avait eu lieu entre le 16 et le 19 décembre 2015 portait sur plusieurs choses mais semblait vouloir nettoyer la mauvaise réputation de cette milice, responsable de la militarisation du mouvement de protestation qui a éclaté en Syrie, au sillage du Printemps arabes pour réclamer des réformes politiques.

Selon l’ONG, les chefs de milices ont participé à plusieurs sessions, menées par les experts juridiques de l’Appel de Genève, qui portaient sur « les règles liées à la conduite des hostilités, l’usage des armes, la protection des enfants, des écoles et des hôpitaux et à l’interdiction des mines antipersonnel ». Une session a été consacrée à la protection de l’héritage culturel.

Durant la formation, il a été question des soi-disant exactions commises par les forces gouvernementales et d’efforts déployés pour dissuader ces miliciens de riposter.

« C’est parfois difficile de mener ce dialogue sur le respect des normes car ils mettent toujours en avant le fait que le gouvernement syrien ne respecte pas nombre d’entre elles. Mais ce n’est pas parce que votre ennemi ne respecte pas une règle que vous devez faire pareil, même si cela vous porte préjudice sur le plan militaire »,  avance Annyssa Bellal, conseillère juridique de l’Appel de Genève qui se présente comme étant une organisation quioeuvre pour la protection des civils ans les conflits armés.

Cette approche qui fait croire que l'action criminelle de l'ASL est une riposte à l'agressivité des forces gouvernementales est fallacieuse.

En réalité, lors de l’éclatement de la crise syrienne, des miliciens de l’ASL ont semé la terreur dans les rangs des syriens loyalistes dans tous les milieux:  universitaires, journalistiques, médiatiques, religieux, voire même dans le secteur public... Des centaines de professeurs universitaires, d’étudiants de fac, de religieux, d’acteurs, de journalistes, d'hommes de médias, voire des fonctionnaires et des manifestants -qui participaient aux rassemblements monstres en faveur du pouvoir syrien- ont été tués dans des conditions horribles, pour la simple raison qu’ils étaient partisans du président syrien, ou hostiles à la rébellion. Les premiers actes terroristes avaient ciblé des gendarmes syriens chargés de faire respecter l’ordre public.

C’et aussi l’ASL qui est derrière l’avènement des miliciens wahhabites takfiristes en Syrie, en l’occurrence ceux de la branche d’Al-Qaïda, le front al-Nosra, lequel s’est pas la suite scindé en deux avec la naissance de Daesh (Etat islamique).

En même temps, un effort monstre était déployé par les médias arabes et occidentaux pour dissimuler ces vérités et faire croire que c'est la répression des forces gouvernementales qui est derrière la militarisation de la rébellion syrienne. 

« La plupart des commandants avaient déjà une certaine connaissance des normes humanitaires et cette formation leur a permis de renforcer leurs acquis », prétend l’ONG, dans un effort manifeste pour les blanchir. Ils auraient également pu comprendre les nombreuses similarités entre la Charia et ces normes. Sachant que nombreux miliciens de l’ASL sont responsables du pillage du patrimoine historique syrien.
 
« En fait, beaucoup de traditions juridiques dont le droit islamique, ont été prises en compte pour développer le DIH», commente Annyssa Bellal lors d’une des sessions.

Après la formation, les représentants des milices se devraient de faire  parvenir une lettre à l’Appel de Genève, dans laquelle ils s’engagent à respecter les règles contenues dans le DIH, à améliorer la protection des civils et à partager leur connaissance des normes humanitaires avec les autres milices de l’ASL.

Selon l’ONG, plus tôt dans l’année, l’Appel de Genève a formé au DIH plusieurs centaines de leurs combattants en Syrie et continuera à le faire tout au long de l’année 2016. L’organisation soutiendra également l’ASL dans la mise en œuvre de ces règles et engagements sur le terrain.

Il est question selon elle de quelques 15.000 miliciens qui combattent dans les rangs de l’ASL. Sachant que cette dernière avait presque disparu des champs de batailles ces deux dernières années, sauf à la frontière avec le Golan occupé. Laissant le sale boulot aux miliciens wahhabites takfiristes. Il faut s'attendre à que ces derniers devraient se voir adosser leurs crimes et ceux de l’ASL.