Aux termes de l’accord bilatéral entre Washington et Séoul, la Corée du Sud ne prêtera que le terrain et fournira l’électricité et l’eau nécessaires à l’installation du THAAD..
Décidé sur fond d'un nouveau regain de tension dans la péninsule coréenne, le déploiement de systèmes de défense antimissile en Corée du Sud coûtera aux Etats-Unis des milliards de dollars.
Séoul a décidé de se doter d'un bouclier antimissile américain, ce qui coûtera à Washington des milliards de dollars, le prix d'une batterie du système US de missiles antibalistiques THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) dépassant un milliard de dollars (889 millions d’euros), rapporte l'agence Yonhap en référence au Pentagone.
"Une batterie comprend jusqu'à 48 missiles intercepteurs et coûte 1,25 milliard de dollars", lit-on dans le communique qui ne précise toutefois pas le nombre de batteries américaine à implanter sur le sol sud-coréen.
Aux termes de l'accord bilatéral entre Washington et Séoul, la Corée du Sud ne prêtera que le terrain et fournira l'électricité et l'eau nécessaires à l'installation du THAAD, alors que toutes les dépenses liées au déploiement et à la gestion des batteries seront à la charge des Etats-Unis.
La Chine et la Russie ont exprimé une "profonde préoccupation" après l’annonce desdits projets de déploiement, mais Séoul a rassuré son monde, précisant que ces missiles ne seraient pointés que contre la Corée du Nord, laquelle ne cesse de renforcer sa puissance militaire.
"Cela ne signifie évidemment pas que la Corée du Sud adhère au système antimissile US", assurent les militaires sud-coréens.
Le THAAD est un système conçu pour détruire les missiles balistiques de courte et moyenne portées en s'écrasant contre eux lorsqu'ils s'approchent. Ce système a été conçu par l'entreprise américaine Lockheed Martin et a passé ses tests avec succès en 2005.
La tension entre Pyongyang et Séoul est montée d'un cran le 7 février dernier suite au tir effectué par la Corée du Nord d'une fusée de longue portée qui avait permis "de placer avec succès en orbite le satellite d'observation de la Terre Kwangmyong 4".
Cette démarche a violé d'emblée cinq résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Qui plus est, ce tir s’ajoute à l'essai nucléaire réalisé par Pyongyang le 6 janvier et qui avait indigné la communauté internationale.
Ce comportement de la Corée du Nord a été condamné par nombre de pays, y compris par la Russie. Les Etats-Unis ont adopté de nouvelles sanctions contre Pyongyang, alors que Séoul a suspendu tous ses travaux dans la zone industrielle de Kaesong.
Les experts estiment que Pyongyang maîtrise les know-how nécessaires pour lancer un missile intercontinental capable de porter un coup nucléaire contre la plupart des sites situés dans la partie continentale des Etats-Unis.