Davutoglu confirme à Merkel que la Turquie continuera de combattre les Kurdes de Syrie
La Turquie a vivement critiqué les déclarations récentes du département d'Etat américain exhortant cette première à cesser les bombardements des Kurdes dans le nord de la Syrie.
Le ministère turc des Affaires étrangères s'est dit "choqué" par un tel reproche de la part du gouvernement américain, lit-on dans le journal turc Yeni Safak.
"Nous sommes choqués par les déclarations du porte-parole du département d'Etat américain John Kirby, selon lesquelles la Turquie équivaut apparemment au Parti terroriste de l'union démocratique a déclaré le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Tanju Bilgic, soulignant qu'Ankara ne va pas demander la permission pour lutter contre n'importe quelle organisation terroriste.
Pour sa part, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu a confirmé à la chancelière allemande Angela Merkel, que la Turquie va continuer de combattre les Kurdes du Parti de l'Union démocratique (PYD) en Syrie, et ce en dépit des appels internationaux pour qu'Ankara mette fin à ses bombardements.
La Turquie "ne permettra pas au PYD de mener des actions agressives. Nos forces de sécurité ont répondu de manière adéquate et continueront à le faire", a déclaré M. Davutoglu à Mme Merkel au cours d'une conversation téléphonique, selon des propos rapportés par le bureau du Premier ministre turc dans un communiqué.
Pour la deuxième journée consécutive, l'artillerie turque a bombardé dimanche depuis sa frontière des positions des Unités de protection du peuple (YPG), les milices du Parti de l'union démocratique (PYD), en représailles selon Ankara à des tirs venus de Syrie.
M. Davutoglu a affirmé dans sa conversation avec Mme Merkel que les forces kurdes de Syrie, accusées par Ankara d'être la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation "terroriste" par la Turquie, avait gagné de nouveaux territoires avec le soutien aérien de la Russie.
La Russie est le principal soutien du pouvoir syrien, dont Ankara veut le renversement.
Pour sa part, la France a appelé dimanche à la "cessation immédiate des bombardements" de la Turquie dans les zones kurdes en Syrie.
La veille, le département d'Etat américain avait également "exhorté la Turquie à cesser ces tirs", en même temps qu'il avait prié les Kurdes de "ne pas profiter de la confusion de la situation en s'emparant de nouveaux territoires".
Avec AFP et Sputnik