"une intervention militaire contre le territoire syrien ne sera pas une simple promenade pour l’Arabie Saoudite et la Turquie, mais nous n’excluons pas de telles folies"..
Au cours d'une réunion avec le Conseil de l’Ordre Central des avocats et ses branches dans les gouvernorats, le président Bachar al-Assad a mis en garde contre toute intervention militaire en Syrie soulignant qu'"une telle intervention aura des répercussions mondiales et pas seulement locales".
Selon la chaine satellitaire iranienne alAlam, citant l'agence syrienne Sana, le président syrien Bachar al-Assad a souligné qu’ "une intervention militaire contre le territoire syrien ne sera pas une simple promenade pour l'Arabie Saoudite et la Turquie, mais nous n'excluons pas de telles folies".
Evoquant les appels occidentaux en faveur d'un cessez-le-feu en Syrie, il a constaté que "l'Occident ne parle d'un cessez-le-feu que lorsque les miliciens sont en mauvaise posture et multiplient les défaites".
Selon lui, il est "difficile" d'envisager un cessez-le-feu proposé par les grandes puissances et qui doit théoriquement entrer en vigueur d'ici la fin de cette semaine.
Et de poursuivre : "Jusqu'à présent, ils disent qu'ils veulent un cessez-le-feu d'ici une semaine. Qui est capable de réunir toutes ces conditions en une semaine? Personne ... Si une organisation terroriste refuse le cessez-le-feu, qui lui demandera des comptes? Dans la pratique, parler (de cessez-le-feu) est difficile. Et, s'il y a cessez-le-feu, cela ne veut pas dire que chacun cessera d'utiliser les armes, ceci est le sens étroit du terme..Une trêve veut dire surtout arrêter de renforcer les positions des terroristes, les empêcher de transporter des armes ou des munitions".
Et d'ajouter : "La guerre à laquelle nous sommes exposés ne date pas seulement des cinq dernières années, elle dure depuis trois décennies, c'est une guerre de terminologies. Elle a commencé en grande partie avec l'apparition des satellites, des chaînes satellitaires et s'est développée avec l'entrée de l'Internet dans chaque foyer. Cette guerre des terminologies a déformé des termes et des notions et les a rendues accessibles à tous les citoyens. C'est dans cette guerre que nous les Arabes avons démontré notre ignorance concernant l'importance des terminologies. Puis ils nous ont jeté ces terminologies comme un appât et nous avons mordu à l'hameçon et ils nous ont repêchés comme des poissons. S'il y a des réussites en Syrie au cours des dernières décennies, c'est à cause de notre compréhension au niveau politique de ces terminologies, mais dans le même temps, nous avons fait preuve de négligence en Syrie au niveau de la sensibilisation des citoyens envers ces terminologies ".
Et de conclure : "Il convient de souligner un point très important, qui nous ramène à notre position sur la guerre en Irak. Beaucoup de gens ne comprenait pas la position de la Syrie en 2002, dans les étapes qui ont précédé à la guerre en Irak. On estimait que nous nous entêtions contre les USA et l'Occident, et que notre position était une position idéologique et non pragmatique. En fait, nous étions parfaitement au courant de ce qui se passait dans les réunions qui ont précédé la guerre. Les discussions concernaient le changement politique souhaité après la chute de l'Etat en Irak, un changement basé sur le sectarisme, et sur la proportion attribuée à chaque communauté irakienne. Donc, nous étions au courant de la planification prévue pour la région, laquelle se définit en des scissions et des solutions sectaires, entrainant la région dans un tunnel d'instabilité, afin qu'elle soit contrôlée par l'étranger sous la forme qu'il veut. Et c'est ce qui a été prouvé"..