29-03-2024 05:07 PM Jerusalem Timing

Manger trop de poisson pendant la grossesse augmente le risque d’obésité

Manger trop de poisson pendant la grossesse augmente le risque d’obésité

Le mercure est toxique pour le développement cérébral des enfants.

Des femmes enceintes qui mangent du poisson plus de trois fois par semaine ont un risque accru de donner naissance à des enfants souffrant de perturbation endocrinienne, selon une recherche publiée lundi aux Etats-Unis.

Les poissons sont une source courante de polluants organiques et une exposition fréquente à ces substances, parmi lesquelles des perturbateurs endocriniens, peut contribuer au développement de l'obésité dans l'enfance ou à des troubles de la croissance, selon des chercheurs dont les travaux paraissent dans le Journal of the American Medical Association Pediatrics.

L'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) et l'Agence de protection de l'environnement (EPA) avaient encouragé en 2014 les femmes enceintes ou sur le point de l'être à ne pas consommer de poisson plus de trois par semaine pour limiter l'exposition du foetus au mercure.

Ce métal lourd est toxique pour le développement cérébral des enfants.

Il n'y a pas de réponse claire sur la quantité optimale et les  types de poissons pouvant être consommés pendant la grossesse ainsi que sur les effets pour la croissance et le développement de l'enfant, notent ces chercheurs, dont la Dr. Veda Chatzi de l'Université de Crète, en Grèce, une des co-auteurs.

Ils ont analysé des données provenant de 26.184 femmes enceintes et de leurs progénitures en Europe et aux Etats-Unis pour examiner les liens entre la consommation maternelle de poisson et la croissance de l'enfant ainsi que l'incidence sur le surpoids et l'obésité.

Les enfants ont été suivis jusqu'à l'âge de six ans. La consommation médiane de poisson pendant la grossesse variait selon les pays de 0,5 fois par semaine en Belgique à 4,45 fois en Espagne.

Au-delà de trois fois hebdomadaire, la consommation de poisson est considérée comme élevée, soulignent les chercheurs.

Parmi les 8.215 enfants suivis dans l'étude, 31% ont connu un rythme de croissance rapide de leur naissance à leur deuxième anniversaire, tandis que 4.987 (19,4%) et 3.476 (15,2%) étaient en surpoids ou obèses à quatre et six ans respectivement.

Les femmes qui ont consommé du poisson plus de trois fois par semaine pendant leur grossesse ont davantage donné naissance à des enfants dont l'indice de masse corporelle était plus élevé à deux, quatre et six ans comparativement à celles qui mangeaient moins de poisson, ont déterminé les chercheurs.

Une consommation élevée de poisson pendant la grossesse a également été liée à un risque de croissance rapide de l'enfant de la naissance à deux ans et de surpoids et d'obésité à quatre et six ans par rapport aux femmes qui ont consommé du poisson seulement une fois par semaine ou moins.

L'ampleur des effets de la consommation de poisson par des femmes enceintes a été plus grande chez les filles.

"La contamination des poissons par des polluants dans l'environnement pourraient être une explication de ces effets observés sur les jeunes enfants entre les quantités de poissons consommées par leur mère quand elles les attendaient et l'accroissement du surpoids parmi eux", concluent les auteurs de l'étude.

Mais ils relèvent que les données recueillies et analysées ne leur ont pas permis de faire de distinction entre les différents types de poissons, le mode de préparation et leurs provenance (rivière ou mer).