Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a appelé à "une approche européenne commune" du problème de la migration, avec "une répartition équitable du fardeau".
"Exclure la Grèce de Schengen ne résoudra aucun de nos problèmes", a affirmé ce mardi à Athènes le président du Conseil européen Donald Tusk, en appelant le reste de l'Europe à faire des efforts en matière de migrations.
Tusk, qui effectue une tournée en Europe avant le Sommet européen de
jeudi et vendredi, a évoqué "ceux qui parlent d'exclure la Grèce de Schengen,
pensant que c'est la solution". "Non, ce n'est pas la solution", a-t-il martelé
devant le Premier ministre grec Alexis Tsipras, "exclure la Grèce de Schengen
ne résout aucun de nos problèmes".
"Cela ne met pas un terme à la guerre en Syrie, cela ne met pas fin à
l'attraction qu'exerce l'Europe sur les migrants, et ce n'est pas une solution
européenne commune", a-t-il souligné.
Ses propos interviennent alors que l'Union européenne a donné vendredi
trois mois à la Grèce pour qu'elle pallie "les sérieuses défaillances" dans sa
gestion de l'afflux des migrants.
Si les recommandations faites par la Commission ne sont pas "suffisamment"
appliquées, l'exécutif européen peut proposer, au terme du délai de trois mois,
d'activer une mesure inédite du Code Schengen, le rétablissement des contrôles
aux frontières d'un ou plusieurs pays pour une période de six mois
renouvelable, pour deux ans maximum.
Mardi, Tsipras a appelé au contraire à "une approche européenne commune"
du problème de la migration, avec "une répartition équitable du fardeau".
Rendant hommage aux citoyens grecs des îles qui ont aidé les plus de
900.000 migrants et réfugiés débarqués depuis début 2015, Tusk a remarqué
que "ce n'est pas la Grèce qui a causé cette crise, ni l'Europe".
Pour lui, il faut "améliorer la protection de nos frontières extérieures,
(...) ce qui requiert plus d'efforts grecs et aussi davantage de soutien des
partenaires européens". Il a appelé les dirigeants européens à "s'engager dans
une discussion honnête sur la situation où nous sommes", notamment pour
s'assurer que les décisions prises sont bien appliquées. "Nous devons regarder
de près comment fonctionnent nos arrangements communs avec la Turquie", a-t-il
ajouté.
Alors que la Grèce est aussi sous le coup d'un examen par ses créanciers
(UE et FMI) des premières réformes qu'elle a menées dans le cadre du plan
d'aide signé en juillet, Tusk a assuré Tsipras que "l'UE appréciait et
reconnaissait tous les efforts entrepris par la Grèce dans le domaine
économique". Il s'est dit "plus optimiste après nos discussions d'aujourd'hui".
Tsipras de son côté a évoqué le risque de "Brexit", indiquant "comprendre le droit du peuple britannique à s'exprimer". Mais pour lui "l'heure n'est pas à la sortie" de la Grande-Bretagne de l'UE, "mais à joindre nos forces pour surmonter les difficultés".
Tusk a répété croire que sa proposition de compromis à la Grande-Bretagne était "juste et équilibrée", mais qu'il restait "beaucoup de difficultés à résoudre".