La direction palestinienne est "sous blocus économique à cause de ses positions politiques et de sa détermination à faire avancer la cause de son peuple".
L'Autorité palestinienne n'a reçu en 2015 qu'un peu plus de la moitié du 1,2 milliard de dollars d'aide promise par les donateurs internationaux, a annoncé son Premier ministre mardi.
"Seulement 685 millions de dollars (ont été) versés sur 1,2 milliard de dollars promis", a dit Rami Hamdallah dans un communiqué publié à l'issue du conseil hebdomadaire des ministres.
Le gouvernement avait prévenu dès les premiers jours de 2016 que l'année serait placée sous le signe de l'austérité et de la rationalisation des dépenses face à la crise financière qui frappe l'Autorité et qui se double d'une crise politique.
En 2014, les Palestiniens avaient effectivement reçu environ 1,1 milliard de dollars.
Pour 2016, le gouvernement a voté un budget de 4,25 milliards de dollars, comptant sur 2,86 milliards de recettes, fiscales et non fiscales.
Depuis cinq ans, le montant de l'aide internationale a quasiment été divisé par deux. Elle continue cependant à représenter 37% du budget de l'Autorité.
Le reste se divise entre les taxes collectées pour le compte de l'Autorité par Israël (42%) - qui sont parfois confisquées en guise de pressions et de sanctions - et celles qu'elle collecte elle-même (21%).
M. Hamdallah a assuré que la direction palestinienne était "sous blocus économique à cause de ses positions politiques et de sa détermination à faire avancer la cause de son peuple".
Le processus de paix est entravé par la poursuite de la colonisation sioniste de la Cisjordanie et de Jérusalem-est, supposées selon les résolutions internationale être le foyer de l'Etat palestinien indépendant.
La marge de manœuvre pour augmenter ces dernières est limitée étant donné le chômage et la pauvreté sévissant dans les Territoires occupés, où la croissance ne devrait pas dépasser 3% cette année.
Pour combler son déficit estimé à 1,5 milliard de dollars, l'Autorité palestinienne emprunte tous les ans à des banques et compte sur des arriérés provenant du secteur privé et sur un fonds de pension.
Près de la moitié des dépenses de l'Autorité palestinienne sont consacrées aux salaires des 180.000 fonctionnaires.
Des grèves ont régulièrement lieu dans le service public pour réclamer de meilleurs salaires. Cette semaine, les instituteurs ont débrayé à travers la Cisjordanie occupée.
Avec AFP