L’occupation refuse le transfert de Qiq vers un hôpital en Cisjordanie.
La Cour suprême de l’occupation israélienne a décidé mardi que le journaliste palestinien Mohammed al-Qiq, en grève de la faim depuis 84 jours, restera dans un hôpital israélien alors qu'il réclame un transfert dans un établissement de Cisjordanie.
Lundi, la Cour avait proposé au reporter de 33 ans un transfert vers l'hôpital palestinien de Makassed à l’est de Jérusalem occupée.
"Il refuse d'être soigné à Makassed car pour lui Makassed se trouve aujourd'hui sous souveraineté israélienne et il redoute d'y être retenu en détention et non comme un homme libre", a confié à l'AFP l'ancien député arabe de la Knesset et médecin Afou Agbaria, après avoir rendu une visite à M. Qiq à l'hôpital d'Afoula, dans le nord des territoires occupés.
Selon lui, le journaliste continue de s'insurger contre la détention administrative dont il fait l'objet. Cette mesure controversée permet aux forces d’occupation de détenir des personnes sans procès ni inculpation pendant des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
"Si la sécurité israélienne a quelque chose contre moi, qu'elle me présente à la justice", réclame le journaliste, selon des propos rapportés par M. Agbaria. Il est prêt à la mort s'il ne retrouve pas la liberté, a-t-il ajouté.
Après plus de 80 jours de grève de la faim, le journaliste n'est "ni sous assistance respiratoire ni dans le coma mais il perd parfois connaissance", a indiqué M. Agbaria.
Le journaliste est aujourd'hui "en danger de mort" selon ses défenseurs, qui affirment que les médecins lui ont administré des compléments alimentaires contre son gré.
La Cour suprême israélienne a gelé son ordre de détention administrative début février tout en l'empêchant de quitter l'hôpital d'Afoula, sans autorisation.
La sécurité israélienne accuse le reporter de la chaîne saoudienne al-Majd d'appartenir au mouvement palestinien Hamas. M. Qiq affirme ne se livrer qu'au journalisme.
Mardi soir, le chef d'un mouvement islamique interdit par « Israël », Raëd Salah, a annoncé dans un communiqué "entrer en grève de la faim illimitée avec d'autres (personnes) dans l'hôpital d'Afoula" en solidarité avec M. al-Qiq.