22-11-2024 02:29 PM Jerusalem Timing

Yémen: l’armée achève la sécurisation de Sanaa jusqu’à Maareb

Yémen: l’armée achève la sécurisation de Sanaa jusqu’à Maareb

L’Arabie se venge de ses alliés à Maareb. La plupart des civils tués par les Saoudiens, affirme l’ONU. HRW appelle l’Arabie à minimiser les pertes civiles et faciliter l’accès à l’aide humanitaires.

L’armée et les forces populaires d’Ansarullah ont enregistré mardi une nouvelle percée sur le front de Naham, à l’est de Sanaa, ont rapporté des sources tribales citées par Khabar. L’armée a progressé vers la vallée Kroud reliant la région de Malah au mont Kroud, a-t-on ajouté de mêmes sources qui ont fait état d’effondrement dans les rangs des miliciens alliés à la coalition saoudienne.

Entre-temps, les avions de chasse de la coalition ont bombardé les miliciens pro-saoudiens qui luttaient sur le front Makhdara, dans la province de Maareb, à l’est du pays, au moment où les forces yéménites progressaient dans la région de Tabab al-Soud.

Selon une source yéménite citée par Khabar, les avions saoudiens ont bombardé les bases de ses alliés dans la vallée de Makhdara, sur la route principale reliant Maareb à Sanaa.

ONU: la plupart des civils sont tués par les Saoudiens

Sur un autre plan, le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, a révélé mardi que le peuple yéménite est exposé à une souffrance sévère depuis le début de la guerre saoudienne contre le Yémen le 26 mars dernier.

Lors d’une réunion du conseil de sécurité tenue à la demande de la Russie pour discuter de la situation au Yémen, O'Brien a affirmé que « la majorité des victimes sont des civils tués par les frappes de la coalition saoudienne qui n’épargne parfois pas les délégations diplomatiques et les navires d’aides ».

Et d’ajouter: « 2 millions yéménites souffrent de malnutrition chronique et ont besoin d’aides urgentes ».

Il a également fait part d’une pénurie dans les médicaments et la destruction de 600 centres médicaux et de deux hôpitaux, un à Saada (nord) et l’autre à Naham (est de Sanaa).

Il a appelé la communauté internationale à fournir 1.8 milliards $ pour financer les aides humanitaires urgentes.

 « 1.8 enfants sont privés d’aller à l’école depuis mars dernier en raison des destructions des établissements scolaires. 1170 écoles sont désormais incapables d’accueillir les étudiants », a précisé le chef des opérations humanitaires de l'ONU.

Et de poursuivre : « 900 mille yéménite sont également privés d’eau en raison des raids de la coalition et des tirs visant les réservoirs d’eaux ». La coalition a bombardé la semaine dernière un réservoir d’eau à Sanaa provoquant la privation de 40.000 citoyens d’eau.

HRW : l'Arabie a l'obligation de protéger les civils et les humanitaires

Entre-temps, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a estimé mercredi que la demande saoudienne à l'ONU d'éloigner le personnel humanitaire des zones de combat au Yémen ne dispensait pas Ryad de son obligation de protéger les humanitaires.

L'Arabie saoudite a demandé la semaine dernière à l'ONU --qui a refusé-- d'éloigner le personnel humanitaire des zones contrôlées par les forces yéménites au moment où la coalition amplifie ses frappes aériennes contre les régions proches de la capitale.

"Les avertissements ne dispensent pas la coalition menée par l'Arabie saoudite de ses obligations légales de protéger le personnel et les installations humanitaires des frappes", écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.

"Un avertissement ne justifie pas une frappe aérienne illégale", précise James Ross, directeur juridique et politique à HRW.

"Ils (les Saoudiens) ne peuvent pas se dérober à leur responsabilité en blâmant les agences d'aide qui ont du mal à répondre à l'aggravation de la crise" au Yémen, ajoute-t-il.

Le gouvernement saoudien devrait renoncer à sa demande, formulée dans une lettre le 5 février à l'ONU, et annoncer que "conformément à ses obligations en matière de droit humanitaire, la coalition prendra toutes les mesures possibles pour minimiser les pertes civiles et faciliter l'accès à l'aide humanitaire", souligne Human Rights Watch.