Micro-trottoir de la rue iranienne: que pensent les Iraniens?
L'Iran est entré ce jeudi en campagne pour deux élections prévues le 26 février, dont les législatives, qui serviront de test majeur pour le président Hassan Rohani et la poursuite de sa politique.
Point fort pour Rohani: ces élections sont les premières depuis l'accord historique conclu en juillet 2015 avec les grandes puissances sur le nucléaire iranien. Un accord qui a scellé la fin de l'isolement de l'Iran sur la scène internationale, avec la levée en janvier de la plupart des sanctions financières imposées par les pays occidentaux.
A noter que ce scrutin de la 10ème législature se tiendra simultanément aux élections du 5e mandat de l’Assemblée des Experts, une institution composée de religieux chargée de nommer le guide suprême de la révolution islamique, de surveiller son mandat et de le démettre de ses fonctions le cas échéant.
La campagne électorale des canditats à la 10e législature est lancée
La campagne officielle a a commencé ce jeudi, laissant aux candidats seulement une semaine pour convaincre les électeurs. Selon la loi, les candidats arrivés en tête et ayant obtenu au moins 25% des voix sont élus dès le premier tour.
Cette courte campagne d'une semaine s'annonce disputée entre les 6.229 candidats, dont 586 femmes, postulant aux 290 sièges du Parlement.
Le responsable du QG électoral a annoncé que 54.915.024 personnes ont les conditions requises pour participer aux élections de l’Assemblée des Experts et à celles des législatives.
Par ailleurs, 166 candidats, tous des hommes, concourent pour les 88 sièges de l'Assemblée des experts. Elus pour huit ans, ses membres auront ainsi un rôle de premier plan lorsqu'ils devront nommer un successeur au numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 76 ans.
Il convient de rappeler que le Conseil des gardiens de la constitution a approuvé Mardi trente-huit nouveaux candidats pour les élections législatives du 26 février .
"Ces 38 nouveaux candidats ont été approuvés dans différentes provinces", a déclaré Hossein Ali Amiri, le vice-ministre de l'Intérieur, qui n'a pas précisé leur appartenance politique.
Les responsables de la coalition des partis réformateurs et modérés qui avaient protesté contre le rejet massif de leurs candidats, en particulier les personnalités de premier plan, ont finalement annoncé qu'ils allaient pouvoir présenter des listes dans toutes les circonscriptions du pays, avec notamment des candidats moins connus. Actuellement contrôlé par les conservateurs, le parlement compte 290 membres.
A Téhéran, les réformateurs, qui ont fait alliance avec les partis modérés proches du président Hassan Rohani, doivent présenter une liste de 30 candidats pour les 30 sièges à pourvoir dans la capitale. Ils publieront leurs listes très prochainement.
La "grande coalition des principalistes" (conservateurs) a elle déjà publié ses listes, notamment à Téhéran où il y a six femmes sur les 30 candidats présentés.
Une troisième liste, la "Voix du peuple", a également été présentée. Comprenant 20 membres, elle est dirigée par Ali Motahari, député modéré conservateur et forte personnalité qui ne mâche pas ses mots à l'égard du pouvoir. M. Motahari figurera également sur la liste de la coalition des partis réformateurs et modérés, la loi permettant en effet à un candidat de figurer sur plusieurs listes différentes.
Micro-trottoir de la rue iranienne: que pensent les Iraniens?
Le correspondant de la chaine satellitaire iranienne alAlam, a interrogé le peuple iranien concernant ses aspirations, les compétences dont un candidat est censé jouir pour être élu député au parlement, le but de leur participation aux élections et quelles sont les normes dont l'Assemblée consultative islamique doit jouir.
Un des citoyens a affirmé que " le peuple iranien doit faire attention à deux questions importantes lors de ces élections: la première est que la personne qu'il compte choisir aura le pouvoir de déterminer son avenir", ajoutant que "la participation au vote est un des droits des citoyens".
Il a précisé que le deuxième point important est de participer à ces élections car "elles indiquent la capacité du peuple iranien à déterminer le sort de son pays , la stabilité de la sécurité et la démocratie dans le pays .. au grand dam de nos ennemis".
Un autre citoyenne iranienne a affirmé que "la décision finale appartient au peuple iranien et c'est en quoi nous sommes habitués .. C'est le peuple qui a décidé du sort de son pays dans la révolution islamique .., c'est encore le peuple qui a établi la démocratie dans le pays .. et ce sera à nous de choisir encore une fois nos représentants".
Un autre Iranien a estimé que " le nouveau parlement pourra conduire le pays vers le mieux, du moins au cours des dix prochaines années, si les gens choisissent le meilleur député".
Enfin un jeune iranien a souligné que " le chômage reste un des principaux problèmes auxquels la jeunesse iranienne est confrontée.
"Je souhaite que les nouveaux députés puissent résoudre cette question et garantir la stabilité économique dans le pays".
Sources: AFP, Al-Alam