C’est la seconde réévaluation des réserves contenues dans les formations de schiste à Monterey en Californie
Les autorités américaines ont réduit les estimations officielles des réserves commerciales de gaz de schiste dans les formations de Monterey en Californie de 96%.
Selon les données publiées par le Los Angeles Times, l’Energy Information Administration (EIA), au Département de l’Énergie, a revu ses précédentes estimations des réserves industrielles de pétrole (hydrocarbures récupérables) en Californie.
Résultat, les réserves exploitables totales des États-Unis ont diminué de 39%, une révision drastique.
Plus tôt, l’EIA considérait que les formations géologiques de la Californie centrale contenaient un total de 13,7 milliards de barils qui pouvaient être extraits en utilisant le niveau actuel de la technologie de fracturation hydraulique.
C’était plus de deux fois la totalité des réserves estimées des gisements activement exploités aux États-Unis : Bakken dans le Dakota du Nord (3,65 milliards de barils) et Eagle Ford au Texas (3 milliards de barils).
De nombreuses estimations optimistes, en particulier, ont été publiées dans le rapport sorti en 2013 par l’Université de Californie du Sud, The Monterey Shale & California’s Economic Future. L’exploitation du gaz de schiste aurait dû créer 2,8 millions d’emplois en 2020 et rapporter $24,6 milliards de taxes à la Californie.
Des gisements très différents
Les experts ont noté que, contrairement au gisement de Bakken dans le Dakota du Nord, et à celui d’Eagle Ford au Texas, le schiste de la formation de Monterey est beaucoup plus cisaillé, en raison d’une activité sismique beaucoup plus intense, et les hydrocarbures sont descendus dans les niveaux inférieurs des strates.
C’est la seconde réévaluation des réserves contenues dans les formations de schiste à Monterey en Californie. En 2011, EIA disait que cette formation contenait 15,4 milliards de barils, accessibles par la technologie de la fracturation hydraulique. En 2012 cette évaluation a été réduite à 13,7 milliards de barils.
Selon ces nouveaux calculs, publiés par le LA Times, les réserves exploitables de pétrole en Californie sont de seulement 600 millions de barils. Ce qui signifie une énorme réduction des réserves totales de pétrole aux États-Unis. Selon l’estimation de l’EIA, publiée en avril 2014, US Crude Oil and natural gas Proved Reserves, 2012 [Réserves prouvées de pétrole brut et de gaz naturel aux Etats-Unis, 2012], les réserves totales exploitables de pétrole aux Etats-Unis se montaient à 33,4 milliards de barils.
Prévoyant l’annonce des experts de l’EIA sur la réduction des réserves estimées en Californie, les réserves exploitables des États-Unis ont chuté de 39%, passant de 33,4 milliards à 20,3 milliards de barils.
De telles variations soulignent les risques associés à la production de gaz de schiste. La technologie de la fracturation hydraulique utilisée pour extraire le pétrole du schiste entraîne plusieurs effets collatéraux, que l’on connaît mieux depuis peu (en particulier, l’activation de séismes du schiste, la contamination des nappes phréatiques, l’accumulation de déchets toxiques et la pollution atmosphérique). De plus, ces nouvelles posent aussi des questions sur la crédibilité des prévisions à long terme de la production de gaz de schiste aux États-Unis.
Source : Le Saker francophone