Cet accord n’implique ni Daesh, ni le front al-Nosra ni les milices désignées terroristes par le Conseil de sécurité.
Le gouvernement syrien a donné mardi son accord au projet américano-russe de cessez-le-feu en Syrie qui devrait entrer en vigueur le vendredi soir prochain.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué mardi à l'AFP que le pouvoir acceptait la trêve, mais qu'il poursuivrait ses "opérations militaires pour lutter contre le terrorisme de Daesh (Etat islamique-EI), le Front Al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés".
"Le gouvernement syrien est prêt à coordonner avec le côté russe pour déterminer quelles sont les régions et les groupes armés qui feront l'objet du cessez-le-feu", a ajouté le ministère dans un communiqué.
Peu après l'annonce lundi de l'accord, le président Assad a annoncé que des élections législatives seraient organisées le 13 avril dans tout le pays.
Sauf Daesh, front al-Nosra et d'autres
Selon Sputnik, le cessez-le feu deviendra officiel à minuit, heure de Damas, le samedi 27 Février (vendredi à 22h00 GMT). Ceux qui souscrivent à l'accord doivent déclarer au Kremlin ou à la Maison Blanche qu'ils renonceront aux hostilités dans un délai de 12 heures avant que le cessez-le feu n’entre en vigueur.
Cet accord s’étend à tous les groupes militaires qui soutiennent respectivement le gouvernement syrien et l’opposition, explique Sputnik. En revanche, le cessez-le-feu ne concernera pas Daesh, ni le front Al-Nosra ni d'autres organisations terroristes désignées par le Conseil de sécurité. Ces dernières feront l'objet de frappes aériennes dans un futur proche.
La distinction entre le Nosra et les autres
Depuis la militarisation de la contestation syrienne, sur instigation des monarchies arabes et des puissances occidentales, sans oublier la Turquie, les milices syriennes œuvraient de concert avec le front al-Nosra en particulier.
Parmi celles qui sont les plus proches d’Al-Qaïda, figurent en tête Ahrar al-Sham et Jaïch al-Islam, toutes deux financées par l’Arabie saoudite
Selon le site Voltaire.net, la quinzaine de milices islamistes qui ont formé la coalition Jaych Halab (Armée d’Alep) est dirigée le salafiste wahhabite Hachem el-Cheikh, commandant depuis d’un an d’Ahrar al-Sham.
« Les liens entre Ahrar al-Sham et Al-Qaïda sont notoires, même s’ils ne sont pas institutionnels. Le groupe a fait sa publicité autour de Mustafa Setmariam Nasarlang, un ancien compagnon d’Oussama Ben Laden et comprenait Abou Khaled al-Souri, le représentant spécial d’Al-Qaïda au Levant », écrit Voltaire.net.
Pour certains, « l'exclusion du Front Al-Nosra, allié à des groupes rebelles dans plusieurs régions, sera un obstacle majeur à l'entrée en vigueur de la trêve », indique l’AFP.
Coordination russo-américaine
Après un entretien lundi avec son homologue américain, le président russe Vladimir Poutine avait assuré que son pays, allié militaire de Damas, "fera le nécessaire" pour que le pouvoir syrien respecte l'interruption des combats et disait espérer que les Etats-Unis, qui appuient les milices rebelles, "feront la même chose" avec eux.
Selon Sputnik, la Russie et les Etats-Unis vont «travailler ensemble pour échanger des informations pertinentes» par le biais d'un groupe de travail. Les militaires des deux pays vont entre autre établir conjointement une carte indiquant précisément où sont positionnés les belligérants. Aucune attaque ne devra les cibler. Poutine a indiqué que la Russie et les Etats-Unis en tant que coprésidents du groupe de soutien à la Syrie sont prêts à mettre en place un mécanisme efficient pour la mise en œuvre et le contrôle du cessez-le-feu.
"Plan B": l'option militaire?
Dans la soirée de ce mardi, Kerry a toutefois évoqué un éventuel "plan B" pour la Syrie en cas d'échec du processus diplomatique et politique via le cessez-le-feu.
Des rumeurs sur un hypothétique "plan B", c'est-à-dire l'accent mis davantage sur l'option militaire internationale pour mettre fin au conflit en Syrie, avaient déjà circulé début février entre des diplomates et dans la presse, à l'occasion d'un énième voyage de John Kerry en Europe.
Saoudiens et Turcs avaient même évoqué l'eventualité d'envoyer des troupes terrestres. Avant de se rétracter.
Les menaces d'intervention terrestres sont interprétées entre autre comme des tentatives visant à pousser les Russes à arrêter leurs frappes aériennes. Surtout que l'accord américano-russe n’a été possible, qu’au moment où les milices subissaient défaites après défaites dans la plupart des fronts syriens.
Sources: AFP, Sputnik, Voltaire.net.