Dans un contraste frappant avec les réductions de dépenses sur d’autres armes, la Marine des USA propose d’acheter au moins trois différents types de nouvelles munitions spécialement conçues pour éliminer les navires de l’ennemi.
Le projet de budget du Pentagone pour l'année fiscale 2017 prévoit la réduction des dépenses sur l'achat d'un certain nombre de nouveaux armements, sauf pour une catégorie.
Le budget de 583 milliards de dollars (529 milliards d'euros) ne fait pas de place pour de nouveaux avions de combat, hélicoptères, navires de guerre et véhicules blindés, sauf pour les missiles antinavires. Tout d'un coup, il semble que la destruction des navires de guerre de l'ennemi soit devenue une priorité du Pentagone qui a doublé les investissements pour ce type d'arme, raconte David Axe, analyste militaire, dans un article pour Reuters.
Dans un contraste frappant avec les réductions de dépenses sur d'autres armes, la Marine des Etats-Unis propose d'acheter au moins trois différents types de nouvelles munitions spécialement conçues pour éliminer les navires de l'ennemi à grande distance.
L'auteur de l'article affirme, en citant Robert Work, le secrétaire adjoint à la Défense, que ce plan reflète la détermination de devancer "une résurgence russe et la Chine montante" en haute mer.
Auparavant, pendant la guerre froide, la Marine US excellait à couler les navires ennemis. Elle possédait deux des meilleurs missiles antinavires au monde, le Harpoon et le Tomahawk.
Le Harpoon, lancé depuis un bateau, un sous-marin ou un avion, peut parcourir environ 110 kilomètres avant de faire exploser le navire ennemi, tandis que son homologue grand modèle, le Tomahawk, est capable d'atteindre des cibles à une portée s'élevant à 1.000 kilomètres.
Avec ces deux armes, la Marine des Etats-Unis était prête à engager des navires de guerre soviétiques. Mais après la chute de l'URSS en 1991, la flotte américaine a déplacé son attention sur la terre, en négligeant ses capacités antinavires.
"Confiant que le combat en mer était de l'histoire, la Marine US a démantelé tous ses missiles Tomahawk de la version antinavire et a retiré les Harpoon de nombreux navires et avions", a fait savoir Eric Wertheim, un analyste naval indépendant.
Le résultat: une lacune dans la puissance navale des Etats-Unis. Les navires américains étaient aptes à frapper des cibles sur terre, mais en haute mer, ils étaient impuissants. Moscou et Pékin, pendant ce temps, ont armé leurs navires, leurs sous-marins et leurs avions, d'une large gamme de missiles antinavires très performants de plus grande portée et à la puissance destructrice accrue par rapport au Harpoon désuet.
Par exemple, la portée de la version antinavire du missile russe Kalibr est de plus de 650 kilomètres, et en phase terminale de son vol, il peut accélérer à une vitesse supersonique afin de maximiser les dégâts qu'il inflige à sa cible. Le YJ-18 chinois est un équivalent du Kalibr, c'est même une copie illicite de la munition russe.
Ces missiles peuvent atteindre les navires américains à une portée plus grande que celle des Harpoon en mettant les Américains dans une situation désavantageuse.
En réponse à cette situation, le ministère américain de la Défense dans son projet de budget a proposé d'acheter des missiles antinavires modernes de trois types, avec des paramètres améliorés, tels que la vitesse, la puissance destructrice et la furtivité.
Le Pentagone prévoit d'acheter dix missiles antinavires à longue portée tels que les AGM-158C LRASM d'un montant de 30 millions de dollars et une centaine de Tomahawk modernisés pour 187 millions de dollars. Le projet de budget prévoit également l'achat de 125 missiles antiaériens SM-6, qui peuvent être programmés pour être utilisés contre des navires pour un total de 501 millions de dollars.