Le rapport d’Europol souligne en outre que l’activité des groupes criminels qui organisent le transport de réfugiés en UE n’aurait pas pu atteindre une telle envergure sans la participation de hauts fonctionnaires corrompus.
Selon un rapport d'Europol, près de 40 000 personnes seraient liées à des réseaux criminels spécialisés dans le transport clandestin de réfugiés et d'immigrés en UE.
D'après l'office, le chiffre d'affaires de ces réseaux représenterait 3 à 6 milliards d'euros
Le rapport en question a été présenté hier à La Haye pendant une conférence conjointe d'Interpol et d'Europol sur le transport illégal de réfugiés et de migrants en UE. Le directeur d'Europol Rob Wainwright a indiqué que ces études avaient révélé que "des groupes criminels étaient responsables de l'arrivée de 90% des migrants clandestins en UE" et que la lutte contre cette activité illégale était "un élément clé du règlement de la crise migratoire en UE". Pendant la conférence, les dirigeants d'Interpol et d'Europol ont déclaré que leurs services coopéraient déjà étroitement pour stopper la contrebande de migrants, rechercher les organisateurs et les exécutants de ces actes criminels et les sanctionner.
Le rapport souligne que les spécialistes d'Europol ont identifié plusieurs réseaux criminels spécialisés dans la contrebande de migrants en UE, soupçonnent jusqu'à 40 000 personnes d'y participer, et ont relevé plus de 100 navires affrétés au transport illégal de migrants et de réfugiés d'Asie et d'Afrique à destination des côtes européennes. Les experts d'Europol ont également désigné plusieurs itinéraires par lesquels les criminels transportaient les migrants clandestins en UE: le plus répandu est celui qui passe par la Méditerranée et la mer d'Egée pour arriver en Grèce, d'où ils les transportent soit par la terre à travers les pays balkaniques non-membres de l'UE en Croatie et dans d'autres pays de l'UE par la suite, soit en Bulgarie, en Hongrie et en Roumanie, soit par la mer en Italie. Un flux moins important passe par l'ouest de la Méditerranée jusqu'en Espagne. L'itinéraire nord du trafic de migrants en UE passe par la Russie et la Norvège. Europol souligne que cet itinéraire est activement utilisé depuis fin 2015. En arrivant dans les pays de l'UE et de l'espace Schengen, le flux de migrants se répartit dans les pays européens les plus aisés — le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède.
Les forces de l'ordre ont déjà enregistré plus de 230 centres de transit. En Europe, ces centres clandestins se trouvent à Athènes, Berlin, Budapest, Calais, Copenhague, Francfort, Hambourg, Hoek van Holland, Londres, Madrid, Milan, Munich, Paris, Passau, Rome, Stockholm, Tornio, Salonique, Vienne, Varsovie et Zeebrugge. Hors 'UE, Europol a identifié de tels centres à Amman, Alger, Beyrouth, Benghazi, au Caire, à Casablanca, Istanbul, Izmir, Misurata, Oran et à Tripoli. Les chercheurs notent que l'organisation du transport clandestin de migrants en UE est un business international ramifié auquel participent aussi bien des citoyens de l'UE que d'autres pays.
Le rapport d'Europol souligne en outre que l'activité des groupes criminels qui organisent le transport de réfugiés en UE n'aurait pas pu atteindre une telle envergure sans la participation de hauts fonctionnaires corrompus. Europol et Interpol ont donc déclaré que dans le cadre du Centre européen pour la lutte contre le trafic de migrants (EMSC) ils avaient l'intention d'analyser dans la limite de leurs compétences toutes ces activités à tous les niveaux, aussi bien dans les pays de l'UE qu'en dehors.