"Le gouvernement américain a adopté une attitude sceptique envers l’idée d’établir des limites à la production du pétrole, tout en croyant que le marché soit capable de régler lui-même tous les problèmes".
Actuellement, la dynamique de la production pétrolière est caractérisée par l’absence d’équilibre entre l’offre et la demande. Dans la situation de surproduction d’or noir à travers le monde, les Etats-Unis ont l’intention d’ignorer ce fait et d’éviter l’établissement des limites correspondantes.
Le gouvernement américain a adopté une attitude sceptique envers l'idée d'établir des limites à la production du pétrole, tout en croyant que le marché soit capable de régler lui-même tous les problèmes, a déclaré Amos Hauhstein, conseiller spécial sur les relations internationales dans le domaine énergétique du département d'Etat américain, dans un entretien à RIA Novosti.
Dans le même temps, selon le responsable, les Etats-Unis restent en contact continu avec les producteurs et les consommateurs de pétrole. C'est pourquoi les autorités américaines avaient eu une réaction négative envers l'accord de la Russie, de l'Arabie saoudite, du Venezuela et du Qatar destiné à geler le niveau de la production du pétrole sur la base des chiffres de janvier dernier, si d'autres producteurs les rejoignent. L'Iran a déjà exprimé son soutien à cette initiative.
Un conflit d'intérêts? Cet accord établissant des limites à la production n'est pas en mesure de baisser la demande du marché, il ne sera capable que de la garder à un certain niveau fixé, estime Manouchehr Takin, économiste iranien indépendant basé à Londres, dans un entretien accordé à Sputnik. Selon l'analyste, un certain effet pourrait être obtenu si les pays en voie de développement rejoignaient cette initiative pour diminuer la production dans un futur proche.
M.Takin explique que la position des Etats-Unis sur ce sujet est attendue, parce que ce pays s'est toujours prononcé pour la liberté dans le domaine du commerce, et croyait que le marché pétrolier, tout comme les autres, devait être libre de toutes règles. Dans cette situation, les producteurs et les consommateurs mènent leurs propres négociations et prennent leurs propres décisions.
"Mais compte tenu du fait que le pétrole est quand même une ressource stratégique très importante, dont les économies des pays (par exemple, les Etats-Unis eux-mêmes importent, et également exportent l'or noir) dépendent, les Etats-Unis intervenaient et essayaient d'interférer sur le marché pétrolier ces dernières décennies. De quelle façon? Ouvertement, et également discrètement", souligne l'interlocuteur de Sputnik.
L'économiste croit que l'accord sur le niveau de la production fixé sur les chiffres de janvier dernier aurait failli à répondre aux estimations et aux exigences de l'Iran qui compte augmenter considérablement sa production freinée précédemment à cause des sanctions occidentales. En particulier, le niveau de la production iranienne de janvier dernier est très modéré.
"La position du ministre iranien du Pétrole est justifiée et logique, ne pas se limiter au volume de janvier, et accroître la production jusqu'à 500.000 ou un million de barils par jour après la levée des sanctions. Cela influencera en tout cas le marché pétrolier, mais pas d'un seul coup. Nous pourrons en juger dans cinq ou six mois, compte tenu que l'économie pourrait également changer considérablement dans un bon ou un mauvais sens, lors de cette période", conclut l'interlocuteur de Sputnik.