Les rebelles libyens demandent à Alger de les ramener en Libye.Sur le terrain, la rebellion qui avance vers Syrte, annonce la mort de Khamis.
Les autorités algériennes ont annoncé l'arrivée lundi d'une partie de la famille du colonel Mouammar Kadhafi sur leur territoire, alors que les membres du clan restaient introuvables depuis la chute de Tripoli.
L'épouse du colonel Mouammar Kadhafi et trois enfants de l'ex-chef de la révolution libyenne sont entrés lundi en territoire algérien, selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
"L'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 08h45 (07H45 GMT) par la frontière algéro-libyenne", a déclaré le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence APS.
"Cette information a été portée à la connaissance du secrétaire général des Nations unies, du président du Conseil de sécurité et de M. Mahmoud Djibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition libyen", a conclu le ministère.
Les autorités, qui ont réaffirmé leur "stricte neutralité" dans le conflit libye, n'ont pas justifié l'autorisation d'entrer en Algérie des quatre Kadhafi pas plus qu'elles n'ont précisé s'ils étaient entrés par voie aérienne ou terrestre, car les deux pays sont frontaliers.
La fille de Kadhafi, Aïcha, serait à moins de 48 heures d'accoucher.
Dans son édition en ligne, le quotidien El-Watan a également annoncé que l'Algérie a fermé lundi ses frontières avec la Libye après avoir décrété une alerte générale.
La fin du ramadan mardi ou mercredi et le fait que ces Kadhafi "ne soient pas recherchée par la Cour pénale international (CPI) pourraient expliquer cette décision algérienne", selon un politologue algérien Abdelaziz Djerrad, ancien haut fonctionnaire des Affaires étrangères et de la présidence.
Kadhafi se trouverait au sud-est de Tripoli
Selon des "sources diplomatiques libyennes autorisées" citées par l'agence de presse italienne Ansa, Kadhafi se trouverait à 100 km au sud-est de Tripoli, dans sa tribu à Bani Walid, avec ses fils Saadi et Saïf al-Islam.
Mouammar Kadhafi conserve aussi des partisans dans sa région natale de Syrte. Mais l'étau se resserre peu à peu autour de cette ville côtière de 120.000 habitants à 360 km à l'est de Tripoli, les avant-postes rebelles ayant progressé d'une vingtaine de kilomètres par l'est.
Les rebelles demandent à Alger de les ramener en Libye
En réaction, la rébellion libyenne a dit ne pas "comprendre" que l'on puisse "sauver la famille de Kadhafi" dont une partie est entrée lundi en Algérie, a déclaré dans la soirée le porte-parole du gouvernement rebelle Mahmoud Chammam.
"L'Algérie a dit qu'elle avait offert un passage (à la famille de Kadhafi) pour aller dans un pays tiers, nous ne pouvons confirmer, mais ils ont dit qu'ils les avaient accueillis pour raisons humanitaires", a indiqué le porte-parole.
"Nous demandons à tous les pays de comprendre que sauver la famille de Kadhafi n'est pas un acte que nous saluons ni ne comprenons", a-t-il ajouté.
"Nous voudrions que ces personnes reviennent", a-t-il encore dit, en leur garantissant "un procès juste".
La rébellion annonce la mort de Khamis Kadhafi
La rébellion libyenne a annoncé lundi la mort d'un des fils de Mouammar Kadhafi. "Un des leaders rebelles m'a confirmé que Khamis avait été tué quelque part près de Tarhouna, à environ 80 km au sud de Tripoli", a déclaré le ministre de la Justice Mohamed Allegi.
Agé de 28 ans, il commandait l'une des brigades réputées les plus efficaces des forces fidèles à l'ex-dirigeant libyen.
Les rebelles avancent vers Syrte
Sur le terrain, les rebelles avançaient difficilement vers Syrte, dernier bastion de Mouammar Kadhafi, qui est né dans cette région et pourrait y avoir trouvé refuge.
Sur le plan militaire, l'état-major des forces de la coalition réuni à Doha a reconnu que la guerre n'était pas finie et que les opérations militaires devaient se poursuivre.
L'objectif est d'éliminer "les restes" du régime libyen, ont indiqué clairement dans un communiqué les chefs d'état-major des pays engagés militairement en Libye.
Au niveau économique, le groupe pétrolier italien Eni a signé un accord avec le CNT pour reprendre ses activités dans le pays et fournir des hydrocarbures à la population libyenne.