Un attentat suicide à la voiture piégée a tué deux soldats et deux civils à Hama
Premier jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en Syrie, c'est le calme sur la plupart des fronts de combats.
Un seul incident a été signalé, un attentat suicide à la voiture piégée sur l'entrée est de la ville de Salamiyyat, dans la province de Hama, selon la télévision officielle. Il a tué deux civils et deux soldats syriens et a été revendiqué par la milice wahhabite takfiriste daesh (Etat islamique)
Quant aux informations propagées par certaines agences, faisant état que Damas a été victime de plusieurs obus, elles se sont avérées erronnées.
Suspension des sorties des avions russes
POur sa part , l'armée russe a annoncé la suspension pour la journée de samedi de toutes les sorties aériennes au-dessus de la Syrie afin de soutenir l'accord de cessez-le-feu et d'éviter toute erreur de bombardement.
"L'armée de l'air russe a totalement arrêté ses bombardements dans la zone verte, c'est-à-dire dans les zones où se trouvent les groupes armés qui nous avaient soumis une demande de cessez-le-feu", a déclaré à la presse Serguei Rudskoï, haut représentant de l'état-major des forces armées russes.
Réveillés dans le calme
Selon les témoignages des habitants syriens, interrogés par l’AFP, les principales villes syriennes se sont réveillées dans le calme, «sans le bruit des canons». Certains autres habitants, pleins d'espoir, ont affirmé à l'AFP qu'ils comptaient se rendre au parc avec leurs enfants si la trêve se poursuivait, «un plaisir depuis longtemps oublié».
Une journaliste de l'AFP, qui s'est rendue aux abords de la capitale Damas, a constaté une quiétude inhabituelle et n'a vu aucune colonne de fumée s'élever de fiefs rebelles comme Jobar et la Ghouta orientale, contrairement aux jours
précédents.
Dans la nuit de vendredi à samedi, (vendredi 22H00 GMT), le cessez-le-feu en Syrie est entré officiellement en vigueur, en fonction de l'accord décidé et annoncé par les chefs d'Etat de la Russie et des Etats-Unis en début de semaine, avec le consentement du président syrien Bachar al-Assad.
Il avait été adopté quelques heures plus tôt, à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité.
Vendredi, 100 milices de l’opposition armée soutenue par l’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe avaient annoncé qu’ils voulaient rejoindre la trêve.
"Les factions de l'Armée syrienne libre (ASL) et de l'opposition armée sont d'accord pour respecter la trêve qui durera deux semaines (...)", a indiqué le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes de l'opposition dans un communiqué parvenu à l'AFP, en parlant de "97 factions rebelles".
Le HCN précise qu'une commission militaire présidée par son coordinateur général Riad Hijab a été formée "pour le suivi et la coordination" de l'application de la trêve.
Daesh et front al-Nosra exclus
Sont exclus de l’accord les deux organisations jihadistes wahhabites, Daesh (Etat islamique-EI) et le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda,.
Le président russe Vladimir Poutine avait d'ailleurs souligné vendredi que la Russie continuerait, après l'entrée en vigueur de la trêve, sa "lutte implacable" contre l'EI, le Front al-Nosra et les "autres organisations terroristes", sans préciser lesquelles.
Le responsable a précisé que 17 groupes armés qui se battent au côté du pouvoir syrien ou indépendamment avaient contacté le centre de coordination du cessez-le-feu russe sur la base de Hmeimim pour s'engager au respect de la trêve, qui est contrôlé par plus de 70 drones.