Quelques 237 militants du PKK ont été abattus au cours de violents combats survenus dans la ville.
La police a dispersé ce samedi à Diyarbakir des milliers de manifestants qui dénonçaient les opérations militaires et le couvre-feu partiel imposé depuis près de trois mois dans la grande ville du sud-est, à majorité kurde, de Turquie.
Des milliers de personnes s'étaient rassemblées dans le parc Kosuyolu pour
demander le levée du couvre-feu et un arrêt "humanitaire" des opérations
pendant 24 heures, a constaté un journaliste de l'AFP.
Après avoir écouté les discours de responsables kurdes, les manifestants se
sont mis en mouvement, ce qui a provoqué l'intervention des forces de l'ordre,
qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les
manifestants, dont certains ont lancé des pierres et des pétards contre les
policiers.
Au moins dix personnes ont été arrêtées et une personne grièvement blessée
durant les affrontements. Des nuages de gaz lacrymogènes ont recouvert le parc, précipitamment abandonné par des manifestants se protégeant le nez et les yeux.
Plusieurs quartiers du district central de Sur, ceint de murailles de l'ère
romaine inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, sont soumis depuis le 2
décembre à un couvre-feu.
L'armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles une
opération de grande ampleur destinée à reprendre le contrôle de zones entières
où des jeunes militants armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
rébellion kurde) ont érigé des barricades, creusé des tranchées et défié l'Etat
en y déclarant l'autonomie.
Quelques 237 militants du PKK ont été abattus au cours de violents combats
survenus dans la ville, selon les autorités. Des chiffres rejetés par les
activistes kurdes, qui évoquent des dizaines de civils tués et des dégâts
irréparables au patrimoine de la ville.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été
dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le
gouvernement turc avec le PKK à l'automne 2012. Ce conflit
a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.