En août dernier, la Chine avait ébranlé les places financières mondiales en dévaluant brutalement le yuan d’environ 5% face au dollar.
La banque centrale chinoise (PBOC) a abaissé ce lundi le taux de référence du yuan à son plus bas niveau depuis un mois.
La PBOC a fixé à 6,5452 yuans pour un dollar, en baisse de 0,17% par rapport à vendredi, le taux-pivot autour duquel le renminbi (autre nom du yuan) est autorisé à fluctuer face au billet vert, dans une marge de 2% de part et d'autre.
A la mi-journée, la monnaie chinoise évoluait à 6,5480 yuans pour un dollar, en fort recul par rapport à sa clôture de vendredi à 6,5372 yuans.
Après de très longs mois de silence, le gouverneur de la PBOC Zhou Xiaochuan avait pourtant répété vendredi, en marge d'une réunion des grands argentiers du G20 à Shanghai, qu'il ne voyait "aucun fondement (économique) à une dépréciation persistante du renminbi".
"Nous n'aurons pas recours à des dévaluations compétitives pour avantager nos exportations", a-t-il également insisté, alors que les fluctuations du yuan exacerbent la crainte d'une "guerre des devises".
Le secrétaire américain au Trésor Jack Lew a pour sa part rappelé lundi depuis Pékin: "Il est crucial que la Chine continue d'avancer de façon ordonnée vers un système de changes (où le cours du yuan serait) davantage déterminé par les marchés".
En août dernier, la Chine avait ébranlé les places financières mondiales en dévaluant brutalement le yuan d'environ 5% face au dollar: une décision largement perçue comme un coup de pouce à ses exportateurs, bien que Pékin s'en soit défendu.
La PBOC a de nouveau exacerbé la défiance générale début janvier, en abaissant le taux-pivot de la devise durant huit séances consécutives, laissant redouter une dévaluation rampante. Le yuan a reculé d'environ 1,4% face au dollar en janvier.
Pékin se targue d'assouplir les restrictions sur la convertibilité du yuan pour tenir compte des mouvements du marché, mais il promet en même temps de maintenir la devise "stable": des promesses contradictoires qui compliquent l'équation pour le gouvernement, confronté de surcroît à des fuites massives de capitaux.
Le repli du renminbi, associé à l'essoufflement économique, encourage les investisseurs à acheter des dollars -- et l'hémorragie des capitaux, en retour, accroît lourdement la pression à la baisse sur le yuan.
La Chine semble cependant désireuse d'enrayer la glissade de sa monnaie, et puise désormais abondamment dans ses colossales réserves de devises étrangères pour racheter des yuans et soutenir le cours du renminbi.