20-05-2024 10:01 PM Jerusalem Timing

Irak: L’étau se resserre sur les forces de la mobilisation populaire

Irak: L’étau se resserre sur les forces de la mobilisation populaire

Le conseil de la province de Diyala a voté lundi contre la participation des forces populaires à la libération de la ville.

La guerre politique et sécuritaire se poursuit contre les forces de la mobilisation populaire irakienne. Un attentat suicide a visé lundi des dirigeants de cette formation paramilitaire, au cours d’une oraison funèbre dans la ville de Meqdadiya, dans la province de Diyala au nord-Est de Badgad.

Selon une source locale de la ville, « un kamikaze portant une ceinture explosive s’est fait exploser dans une salle où se tenait un majliss, et auquel assistaient des commandants et des membres éminents des forces populaires ».

Cette explosion, revendiquée par le groupe terroriste Daech a fait 70 morts et blessés. De même source on indique que quatre dirigeants des brigades Assa’eb Ahlul Haq ont trouvé la mort, dont Ali Tamimi.

De son côté, Mouthanna Tamimi, gouverneur de Diyala, et éminent dirigeant de l’organisation Badr --présidée par Hadi el-Amiri—a imputé au bloc parlementaire « Diyala notre identité », dirigé par le chef du Parlement Salim Jabbouri, la responsabilité de l’attentat. Pour lui, « les pressions faites par ce bloc pour transporter ailleurs un bataillon  des forces d’urgence de la police, ont provoqué des brèches qui ont permis au kamikaze de s’infiltrer dans la ville ». 

Début janvier dernier, plusieurs attentats ont secoué Meqdadiya et ont été attribués aux forces de la mobilisation populaire, ce que ces dernières ont complètement rejeté.

Le chef de l’organisation Badr, Hadi Amiri, a imputé à Daech l’entière responsabilité de ces attentats, dans le but de « camoufler les exploits du Hached et d’entrer dans la ville ».

Entretemps, le conseil de la province de Diyala a voté mardi contre la participation des forces de la mobilisation populaire dans les opérations de libération de Mossoul, prévue à la mi-2016.

Selon le vice-président du conseil, cette mesure vise à « calmer les inquiétudes de la population de Mossoul, sensible à la question des forces de la mobilisation populaire et pour interdire à Daech d’intimider les habitants » !

Mais le comité des forces de la mobilisation a rejeté la décision du conseil de Ninive, rappelant le feu vert du Premier ministre Haydar Ibadi à leur participation à la libération de la ville. 

De leur côté, des députés sunnites de Ninive ont assuré que la décision du conseil de la ville n’est pas constitutionnelle, puisqu’une décision pareille relève des prérogatives du commandant général des forces armées, le Premier ministre Ibadi.

Le député Abdel Hamid Louweizi a révélé que des pressions politiques et des accords ont été conclus entre le conseil de Ninive et le gouvernement de la province du Kurdistan pour empêcher les forces de la mobilisation populaire de participer aux prochaines batailles.

Selon lui, ledit conseil a passé sous silence les « crimes » et les « exactions » commises par les forces kurdes lors de la libération de Ninive et Diyala, à la base d’un accord bilatéral composé de 14 points et stipulant l’interdiction aux forces de la mobilisation populaire d’entrer à Mossoul.
 

Attentat contre un QG de l'armée
 
Les attaques de Daech ont visé également l’armée irakienne. Lundi soir, quatre kamikazes ont réussi à s'infiltrer dans un QG de l'armée à l'ouest de Bagdad, où ils ont fait détoner leurs ceintures explosives tuant un général et cinq autres militaires.

L'attaque a eu lieu dans la région de Haditha dans la province ouest d'Al-Anbar. Elle a causé la mort du général de brigade Ali Abboud, du lieutenant-colonel Farhan Ibrahim et de quatre autres militaires, selon ces responsables de l'armée et la police.

 "L'un des kamikazes a fait détoner sa ceinture d'explosifs à l'intérieur du bureau du général Abboud tandis que les trois autres se sont fait exploser à d'autres endroits du QG", a affirmé à l'AFP le général Ali Ibrahim Daaboun. Sept soldats ont été blessés dans l'attentat, a-t-il ajouté.

Le colonel Farouk al-Joughaifi, chef de la police à Haditha, a affirmé que l'attaque s'était produite près d'un important barrage hydraulique de la zone et que les kamikazes étaient vêtus de tenues militaires.

 
Traduit du site al-Akhbar+ AFP