Les Saoudiens croient qu’ils ont le droit de massacrer, d’insulter le monde entier, de s’asseoir avec Israël en catimini et en public et personne n’a le droit de dire un mot.
Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a assuré ce mardi dans un discours retransmis par la chaine AlManar que le Hezbollah veille à la stabilité au Liban qui est une ligne rouge. Sayed Nasrallah a appelé les Libanais à être vigilants pour ne pas servir l’objectif de l’Arabie et d’Israël qui cherchent à attiser les tensions au Liban. Il a révélé que « les dons saoudiens présumés ont été annulés après la mort du roi Abdallah ».
Sayed Nasrallah a expliqué que la campagne d’intimidation menée contre le Liban et orchestrée par Ryad vise à faire taire le Hezbollah qui a osé hausser la voix contre l’Arabie juste après le déclenchement de sa guerre contre le Yémen.
"Il faut être courageux dans ce monde où tout est acheté par l’argent : les médias, les fatwas, même des pays comme la France et la Grande Bretagne. L’Arabie saoudite commet des crimes au Yémen, en Syrie et à Bahreïn depuis dix ans, depuis cent ans, depuis que ce régime a pris le pouvoir", a-t-il dit.
Voici les principaux points de son discours :
Tout d’abord je voudrais féliciter et présenter mes condoléances aux familles des martyrs, dont le commandant Ali Fayad, tombés en martyre ces derniers jours en luttant contre l’organisation terroriste Daesh et en aidant leurs frères Syriens à la levée de l’embargo sur la ville d’Alep.
Je voudrais aborder lors de mon discours les développements survenus sur la scène libanaise après la position saoudienne d’annuler ses dons présumés pour le Liban. Depuis cette date, l’Arabie et ses alliés au Liban ont lancé une campagne politique, médiatique, … contre le Hezbollah. Ils ont crée un climat de tension au Liban, les médias saoudiens ont diffusé des programmes offensants (contre S.Nasrallah), déclenchant la colère de certaines jeunes.
Depuis cette date, le Liban est entré dans une nouvelle phase.
Je voudrais évoquer :
1-la situation politique au Liban
2-le programme diffusé sur (la chaine saoudienne) MBC
3- la confrontation avec l’Arabie
Nous tenons à la stabilité et à la paix civile au Liban
L’Arabie et ses alliés ont intensifié ces derniers jours leurs discours incendiaires. Ils ont eu recours à la propagation des communiqués et des rumeurs dans le but d’attiser la sédition. Plusieurs communiqués diffusés dans leurs médias ont fait état de la volonté du Hezbollah d'envahir certaines régions libanaises fréquentées par les musulmans sunnites. L’objectif est clair : semer la discorde entre sunnites et chiites.
Ryad a saisi ce climat négatif qu'il a crée pour appeler les ressortissants des pays du Golfe à quitter le Liban pour des raisons sécuritaires.
D'autres rumeurs diffusées sur des sites internet ont même fait état de combats et des morts et des blessés dans certains régions libanaises. Tout cela est infondé.
Partant de là, je dis avec clarté à nos alliés et à nos rivaux que nous tenons à la stabilité et à la paix civile au Liban.
Tous les Libanais et les ressortissants doivent savoir que le pays n'est pas au bord d'une guerre et d'un problème sécuritaire. Tout propos en ce sens fait partie d’une propagande visant à effrayer les gens. Limitons nos différences au stade politique et épargnons au Liban toute instabilité.
Je dis à nos sympathisants que nous sommes habitués à ces accusations et à ces menaces et il n’y a rien à craindre.
Certains parties (14 mars) ont menacé de renverser la table contre le Hezbollah. Ce gouvernement est le vôtre, pas le nôtre, mais nous continuerons à y participer. Et le dialogue bilatéral avec le Futur, ainsi que le dialogue national, sont essentiels. Mais nous ne pouvons les imposer à personne. Que ceux qui souhaitent se retirer du dialogue le fassent.
En fait, il y a une crainte que certaines parties (14 mars) opposées à la tenue des élections municipales (prévues en mai) pour des raisons financières et autres cherchent à provoquer des tensions sécuritaires pouvant servir de prétexte à l'ajournement de cette échéance.
MBC et le plan de discorde saoudo-israélien
Le recours des médias saoudiens à la diffusion des programmes provocants contre le Hezbollah au lieu d’opter pour des discussions logiques prouve leur faiblesse et leur incapacité. Ces programmes banals ne méritent même pas des réactions de notre part, ils prouvent leur faiblesse et leur impuissance.
Certains jeunes ont réagi de façon spontanée en coupant les rues, le Hezbollah n’a rien à voir avec ces mouvements de protestation. Ces jeunes sont des sympathisants, mais il se peut qu’il y ait parmi eux des éléments infiltrés. En tout cas, je leur remercie. Mais ce moyen de protestation n’est pas convenable. Quand on coupe les rues, on ne nuit pas à la MBC ou à ceux qui la financent, mais aux gens. Les réactions doivent être réfléchies, et ne pas tirer sur soi.
Il n'y a nul besoin de recourir à la rue, et je vous demande de ne pas le faire. Quoi qu'il arrive, qu'il s'agisse de sketches ou d’insultes contre le Hezbollah ou contre ma personne, nous devons réfléchir à des réponses dignes et civilisées qui soient en notre faveur et contre l'intérêt de nos ennemis. «Israël et l'Arabie œuvrent pour la discorde entre sunnites et chiites. Riyad œuvre à cette discorde partout dans le monde, en Syrie, en Irak, au Yémen, à Bahrein, au Nigéria, en Indonésie, au Pakistan...
Quand le royaume saoudien a exécuté le dignitaire religieux (saoudien) cheikh Nimr Baker Nimr, il voulait attiser ce genre de discorde.
Pour éviter ce plan dangereux, j’appelle tous les dirigeants du Hezbollah à expliquer à nos jeunes les raisons de notre opposition au recours à la rue, car cela sert les intérêts des instigateurs de la Fitna.
S agissant des slogans lancés au cours de ces protestations, dont entre autres les insultes proférées contre des personnalités islamiques, il ne s’agit pas d’une erreur mais d’un péché majeur. Les fatwas sont claires et prohibe toute insulte à l’encontre des personnalités islamiques. En recourant à ces actes, vous portez atteinte à la religion, votre peuple, aux sacrosaints islamiques, et vous servez Israël et l’Arabie qui œuvrent pour la sédition entre les musulmans. De tels actes nuisent à la résistance, au front de la vérité. Plusieurs associations médiatiques sunnites et chiites soutenues par l’Arabie, les Etats Unis et la Grande Bretagne œuvrent pour la division inter-islamique.
Des médias ont récemment rapporté que les renseignements israéliens ont recruté une équipe de jeunes israéliens, parlant l’arabe et l’anglais, et utilisant des faux pseudonymes comme Ali, Omar, Zeinab Aicha et autres, qui ont pour mission d’attiser la discorde entre sunnites et chiites sur les réseaux sociaux. D’où la nécessité d’être vigilants. Notre morale, le sang de nos martyrs, notre prophète Mohammad, nos Imams, et notre coran nous prohibe de recourir aux insultes.
Les oulémas et les institutions religieuses sont appelés à intensifier leur coopération afin de renforcer l’Oumma.
Le problème de l’Arabie avec le Liban c’est le Hezbollah
Le 29/12/2013, on a annoncé depuis le palais présidentiel (libanais) que Ryad va octroyer au Liban une aide de 3 milliards dollars, et il y a près d’un an Ryad a annoncé 1 milliards dollars d’aide pour l’armée libanaise. Cependant, le 19 février 2016, Ryad a suspendu ces 4 milliards de dons présumés.
Le royaume saoudien a choisi un timing opportun pour faire porter au Hezbollah le gel de ces dons. Or tout le monde sait que ces aides ont été suspendues après la mort du roi Abdallah, il y a près d’un an. Demandez au Premier Ministre, Tammam Salam, qu’il vous raconte ce que lui avait dit le roi Salmane, au cours de sa visite à Ryad.
Est-ce que l'arabité du Liban et l'unanimité arabe sont-elles vraiment l'enjeu en question ? Y-a-t-il vraiment des menaces actuellement à ce niveau-là ?, comme le prétend Ryad et ses alliés au Liban.
Le ministre libanais des Affaires Etrangères, Gebran Bassil, a à maintes reprises dénoncé les attaques contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran. Mais les propos contre lui visent à mettre la pression sur lui et pousser sa formation à rompre son alliance avec le Hezbollah. Mais ne vous inquiétez pas. Le Hezbollah s'en tirera sans ses alliés s'il le faut. Nous avons les capacités nécessaires pour le faire".
Le problème pour l'Arabie saoudite, c'est le Hezbollah, disons les choses clairement. Et nous acceptons d'assumer la responsabilité que cette situation implique. Il y a un combat actuellement, et cela ne nous importune pas. Même si nous resterons seuls. Mais nous ne le sommes pas, soyez rassurés. On demande au gouvernement et aux Libanais de se battre et de faire pression sur le Hezbollah, afin que celui-ci revienne sur certaines de ses décisions, notamment ses critiques contre l'Arabie, même si cela peut aboutir à la guerre civile. En tout cas, l'Arabie ne se soucie pas de cela, la Syrie, l’Irak et le Yémen en sont la preuve. Elle n'est préoccupée que par ses propres intérêts.
L'Arabie Saoudite est irritée des critiques du Hezbollah à son encontre. Depuis 2005, l’Arabie mène une guerre de diffamation, participe à des actions sécuritaires et de renseignements contre le Hezbollah. Malgré cela on gardait notre silence.
Même après l’éclatement de la crise en Syrie, et l’écrasement des manifestants pacifiques à Bahreïn par les chars, nous avons juste critiqué cette intervention et appelé au dialogue. Joe Biden (vice-président américain) a quant à lui révélé que l'Arabie Saoudite a dépensé 5 milliards de dollars sur la guerre en Syrie. Et puis auparavant en Irak, c’est à dire en 2003, ce sont les Saoudiens qui ont financé les explosions et attentats aux voitures piégées qui ont déchiquetés les civils irakiens. Il en est de même pour les voitures piégées envoyées au Liban. Il s’agit d’une guerre indirecte orchestrée par l’Arabie.
Le meilleur acte que j’ai accompli dans ma vie
Mais, après la guerre saoudienne directe contre le Yémen, il y a près d’un an, et les massacres quotidiens visant les écoles, les universités, les marchés, les villes et villages, on ne peut plus nous taire. Notre humanité, notre arabité, notre intérêt national nous incitent à hausser la voix face aux crimes saoudiens au Yémen.
Les Saoudiens, princes et rois, pensent qu'ils peuvent insulter tout le monde, mener des guerres, massacrer, s’assoir avec Israël en privé et actuellement en public, faire ce qu'ils veulent, sans que personne ne proteste. Sinon, ils prétextent de l'islam, de l'arabité, pour défendre leurs actes, mais ils n'ont rien à voir avec cela.
J’ai aujourd’hui 56 ans, je considère que le meilleur acte que j’ai accompli dans ma vie est le discours que j’ai prononcé le lendemain de l’éclatement de la guerre saoudienne contre le Yémen et son peuple opprimé et délaissé.
Notre appartenance à la religion du prophète Mohammad (S) et notre amour pour l’Imam Hussein (S) nous incitent de plus à rejeter cette oppression. On a rien à voir avec l’Islam si on reste silencieux face à ces crimes.
Il faut être courageux dans ce monde où tout est acheté par l’argent : les médias, les fatwas, même des pays comme la France et la Grande Bretagne.
L’Arabie saoudite commet des crimes au Yémen, en Syrie et à Bahreïn depuis dix ans, depuis cent ans, depuis que ce régime a pris le pouvoir.
Ils peuvent commencer des guerres et commettre des massacres mais personne ne peut rien dire par peur de déclencher la colère saoudienne.
Le Hezbollah continuera de dénoncer l’agression saoudienne dans la région.
L'Arabie Saoudite cherche à nous faire taire en poussant le peuple libanais à se révolter contre les positions du Hezbollah. Ryad n'a pas le droit de sanctionner le peuple libanais parce qu'un parti en particulier a pris une certaine position.
Si vous (les Saoudiens,) avez un problème avec nous, vous pouvez continuer en ce sens (...) mais qu'est-ce que le reste du Liban a à voir avec ça ? Renoncer à un don présumé relève-t-il de l’arabité ? Chasser ses hôtes relève-t-il de l’Islam ?