"Ni la Grèce, ni aucun autre pays européens ne pourront continuer à être un pays de transit".
Le président du Conseil européen Donald Tusk a lancé jeudi un appel aux migrants économiques à ne pas venir en Europe, à l'issue d'un entretien à Athènes avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
"Je veux lancer un appel à tous les migrants économiques illégaux potentiels, d'où que vous soyez. Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien", a déclaré M. Tusk lors d'une conférence de presse.
Il a souligné que "ni la Grèce, ni aucun autre pays européens ne pourront continuer à être un pays de transit". "Les réglementations de Schengen seront à nouveau appliquées", a-t-il prévenu.
Mercredi, M. Tusk avait dit lors de sa visite à un camp des réfugiés à Dobova en Slovénie qu'un retour aux dispositions de la zone Schengen, incluant des contrôles rigoureux à ses frontières extérieures, était une condition "préalable" à une solution à la crise des migrants.
Le président du Conseil européen a toutefois critiqué jeudi devant Alexis Tsipras, les actions "unilatérales" de certains pays membres de l'UE concernant les restrictions imposées au nombre de migrants autorisés à entrer sur leurs territoires. Il a souligné que ces actions "portaient atteinte à la solidarité" au sein du bloc.
"Des décisions unilatérales sans une coordination préalable, même si elles sont compréhensibles dans un contexte national, portent atteinte à l'esprit européen de solidarité", a déclaré M. Tusk.
La Grèce a à plusieurs reprises protesté contre ces décisions "unilatérales", surtout contre l'Autriche la semaine dernière, qui ont provoqué le blocage de milliers de réfugiés à sa frontière du nord avec la Macédoine.
La Macédoine est le premier pays de la route des Balkans, empruntée par les réfugiés pour continuer leur périple vers les pays de l'Europe du Nord.
M. Tusk est arrivé jeudi matin à Athènes dans le cadre d'une tournée dans les pays des Balkans, en première ligne face à l'afflux de migrants. Il doit se rendre jeudi après-midi à Ankara pour convaincre le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu d'aider à réduire le nombre de migrants arrivant en Europe via la Grèce.
Cette tournée intervient à quatre jours du sommet crucial UE-Turquie à Bruxelles sur ce sujet.