Les autorités tunisiennes ont manifesté à plusieurs reprises leur inquiétude face au chaos en Libye.
Le Premier ministre tunisien Habib Essid a affirmé ce jeudi que les cinq "terroristes" tués la veille dans la région de Ben Guerdane (sud-est) venaient de Libye et planifiaient des "opérations terroristes" en Tunisie.
Cinq extrémistes retranchés dans une maison à El Aouija, près de la frontière avec la Libye, ont été abattus mercredi soir lors d'une opération menée par des unités de l'armée, de la garde nationale (gendarmerie) et de la police. Un civil a également été tué par une balle perdue, et un commandant blessé au niveau de la tête, selon les autorités.
Dans un communiqué sur la page officielle facebook de la présidence du gouvernement, Habib Essid a rendu "hommage (...) au travail héroïque des unités de l'armée et de la garde nationale contre la bande terroriste introduite de Libye". Cette opération a permis selon lui de "déjouer des actions terroristes qu'elle planifiait" dans le pays.
Essid a annoncé la tenue d'une "réunion d'une cellule de coordination et de suivi sécuritaire" ce samedi.
"Nos forces à la frontière sont prêtes à affronter tout danger visant le territoire national", a pour sa part déclaré à l'AFP le porte-parole de la
Défense, Belhassen Oueslati.
L'identité, tout comme la nationalité, des cinq extrémistes tués n'est pas connue.
Jeudi, le ministère de l'Intérieur a précisé que "six passeports étrangers" avaient été saisis au cours de l'opération, sans autre indication. La veille au soir, il avait déclaré avoir récupéré trois voitures appartenant "aux éléments terroristes", une "arme de guerre", des ceintures explosives, une grande quantité de munitions et des "grenades artisanales".
Le ministère avait également relevé avoir été informé de la possible entrée ces "trois derniers jours" de "groupes terroristes" sur le sol tunisien après le raid américain du 19 février contre un camp d'entraînement du groupe terroriste Daech (EI) à Sabrata, dans l'ouest libyen.
Le Pentagone avait affirmé que ce raid, qui a fait une cinquantaine de morts, avait probablement évité un attentat en Tunisie.
Les autorités tunisiennes ont manifesté à plusieurs reprises leur inquiétude face au chaos en Libye et ont récemment achevé la construction d'un "système d'obstacles" sur près de la moitié des 500 km de frontière commune.
D'après elles, les auteurs des attaques au musée du Bardo en mars (22 morts) et à Sousse en juin (38 morts), revendiquées par Daech, avaient été formés au maniement des armes en Libye.