22-11-2024 09:33 AM Jerusalem Timing

Hezbollah sur la liste terroriste du CCG : "l’exploit d’Israël!"

Hezbollah sur la liste terroriste du CCG :

Pour des médias libanais, c’est le fruit d’une allinace entre les Sionistes et les Saoud

« C’est l’exploit d’Israël », ces quelques mots avec lesquels le quotidien israélien Maariv a titré son article sur la décision prise par les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) d’inscrire le Hezbollah sur leur liste d’organisations terroristes résume comment Israël a accueilli cet évènement.  

Dans les milieux politiques et médiatiques israéliens, c’était plus que l’euphorie: c’est la pleine satisfaction d’avoir réussi quelque chose d’une grande importance.

Selon l’ancienne ministre des Affaires étrangères et membre actuelle de la Knesset, Tsipi Livni, « cette décision est aussi importante que délicate. Car le fait que le mouvement Hamas et Hezbollah exploitent la démocratie ne veut pas dire qu’ils jouissent d’une immunité sur la scène internationale ».  Livni n’explique pas en quoi une décision prise par des monarchies  despotiques peut empêcher l’exploitation de la démocratie ! Sauf si la soi-disant «démocratie» israélienne est derrière cette décision !


Les contacts saoudo-israéliens


Quant à la première chaine de télévision israélienne, elle y voit le signe que le monde arabe s’approche de plus en plus d’Israël, et le résultat des derniers contacts saoudo-israéliens.  « La décision pourrait être surprenante. Mais nous avons vu ces derniers temps des signes de réchauffement des relations. Il a même été question d’une visite qui a été réalisée par une délégation saoudienne en Israël dernièrement », écrit le journal. En allusion à une information diffusée par l’agence russe Sputnik, et dont les acteurs seraient le ministre saoudien des affaires étrangères Adel Jubeir et le chef des services de renseignements saoudiens Khaled al-Hamidane.

Sachant que des médias israéliens, notamment la 10ème chaine, avaient aux aussi rendu compte d’une visite effectuée par une délégation israélienne à Ryad, sans en révéler l'indentité des acteurs. Il s’agit du chef du Mossad Yussi Cohen à la tête d’une délégation, assure le journal libanais al-Akhbar, citant une source de la Résistance libanaise.

Cacher l'exploit

Constat important du chroniqueur des questions israéliennes du journal al-Akhbar sur la jubilation des médias israéliens dont il a suivi la couverture mercredi : l’enthousiasme avec lequel ils ont accueilli cet évènement, en lui accordant une couverture à longueur de la journée, n’a pas tardé à s’estomper dans la soirée. Dans toutes les éditions de nuit, l’information a été totalement ignorée. Comme si un mot d’ordre leur a été donné à tous par la censure israélienne.

Cette rupture reflète une manœuvre devenue courante de la part  de l’administration israélienne : elle tente de cacher son implication dans les décisions prises en catimini avec ses alliés arabes, -ou sa réjouissance-, pour tromper l’opinion publique arabe et mener à bien ses manigances.

Alliance entre Sionistes et les Saoud

Or pour de nombreux médias arabes lucides, la décision des pays du Golfe n’est rien d’autre que le fruit d’une alliance entre les sionistes et les Saoud.

« L’Arabie l’a fait en fin de compte. C’est une première démarche pour inaugurer l’extériorisation des relations saoudo-israéliennes après des décennies de coordination et de communication secrètes entre les ministères de la défense, des AE, et les services de renseignements des deux entités, pour comploter contre les mouvements de résistance libanais et palestinien et contre la Syrie et le président défunt Jamal Abdel Nasser », a jugé al-Akhbar.

Une source libanaise du camp du 8-mars a expliqué pour al-Akhbar que la décision s’inscrit dans la continuité des guerres que l’Arabie saoudite mène en Syrie, en Irak, et au Yémen, sans oublier l’invasion du Bahreïn.

 

Contre les arabes seulement


«Lorsqu’il s’agit des relations avec Israël, l’Arabie saoudite propose la paix, au détriment des droits palestiniens, et ce depuis le roi Fahd, en passant par Abdallah puis le roi Sleimane. Mais lorsqu’il s’agit des forces de la résistance, elle est tout de suite prête à leur déclarer la guerre, voire à mener une intervention terrestre en Syrie », a dénoncé cette source sous le couvert de l’anonymat.

Selon un autre responsable du 8-mars, la décision du CCG cache une autre manœuvre.  En satanisant ses rivaux, l’Arabie saoudite tente de couvrir son parrainage d’un nombre important de milices, œuvrant en Syrie, en Irak et au Liban, taxées de  terrorisme, à l’instar de Daesh (Etat islamique), le front al-Nosra d’Al-Qaïda, et d’autres milices qui appartiennent toutes à l’école wahhabite, sa religion d’Etat.