L’Autorité palestinienne a critiqué les mesures qui entravent la campagne BDS.
Les Palestiniens ont accusé jeudi le Conseil de Paris d'attenter à la liberté d'expression et de favoriser la colonisation israélienne après le vote récent par cette assemblée d'un texte contre une campagne internationale de boycott d'Israël.
"Condamner un mouvement légitime et non-violent contre un régime d'apartheid aux politiques racistes (...) revient à soutenir activement l'entreprise colonisatrice toujours en cours", a écrit Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), à la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, dans une lettre dont l'AFP a eu la copie.
Le Conseil de Paris, assemblée délibérante qui règle les affaires de Paris, a adopté le 16 février un "vœu" disant que Paris et sa maire "ont de manière constante affirmé leur opposition au mouvement de boycott d'Israël et dans le même temps, leur attachement à la promotion de la paix entre Israéliens et Palestiniens".
Cette assemblée s'était dite inquiète que le collectif Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) ait pris pour cible les échanges culturels "vecteurs de paix et de tolérance", en appelant notamment au boycott d'un spectacle d'une compagnie de danse israélienne à l'Opéra Garnier.
Un vœu exprime une position ou un engagement du Conseil de Paris sur un sujet d'intérêt pour lui mais qui échappe à sa compétence. A ce titre, il n'a pas de caractère légalement contraignant.
M. Erakat a déploré de "sévères restrictions à la liberté d'expression" imposées par "la capitale de la liberté, de l'égalité et de la fraternité". Il presse le Conseil de Paris à "condamner l'occupation et la colonisation illégales de la Palestine par Israël".
BDS est une campagne mondiale lancée initialement par des organisations non-gouvernementales palestiniennes inspirées par le modèle sud-africain. Elle vise à mettre fin à l'occupation et à la colonisation israélienne des Territoires palestiniens. Elle exhorte à refuser de consommer des produits israéliens, de commercer ou de signer des accords avec des entreprises israéliennes. Elle s'étend à la culture et vise des artistes accusés de cautionner l'occupation et la colonisation.