Selon le Wall Street Journal, Amesys, une filiale du groupe informatique français Bull, a aidé le régime de Kadhafi à espionner ses opposants sur Internet.
Une filiale du groupe informatique français Bull, Amesys, aurait aidé le régime libyen de Mouammar Kadhafi à espionner ses opposants, affirme mardi le Wall Street Journal.
Amesys, dont le siège social se trouve à Aix-en-Provence, possède notamment des bureaux à Mérignac (Gironde), en plus de Paris, Toulouse, Grenoble, Rennes Sophia Antipolis, Lyon et Strasbourg. Nous n'avons pour le moment pas été en mesure d'obtenir de réaction à cette mise en cause. Le groupe Bull a quant à lui indiqué qu'il ne faisait "aucun commentaire" sur cette information, selon une porte-parole.
La société d'ingénierie spécialisée dans les systèmes sécuritaires et rachetée par Bull en janvier 2010, a équipé fin 2009 le centre de surveillance d'internet de Tripoli avec un système d'analyse du trafic internet ("deep packet inspection", DPI), selon des personnes proches du dossier, citées par le Wall Street Journal. Le DPI permet de contrôler les messages qui s'échangent, pour éventuellement filtrer voire censurer des "paquets" de données.
Début 2011, des dirigeants libyens aurait à nouveau approché Amesys pour augmenter les capacités du pouvoir de filtrage d'internet, ainsi que d'autres sociétés comme une filiale du constructeur aéronautique américain Boeing, Narus, spécialisée dans les logiciels de protection contre les attaques internet, indique le journal économique.
Amesys aurait équipé le centre de Tripoli avec le système Eagle, qui permet notamment d'observer le trafic du réseau internet et de surveiller les courriels.