Plus de 7.000 Palestiniens sont actuellement détenus dans les geôles d’occupation israéliennes.
Amnesty International et les institutions culturelles palestiniennes ont lancé un appel à la mobilisation pour Mohammed Abou Sakha, un jeune artiste de cirque qui s'occupait d'enfants en difficulté et placé par les forces d’occupation israéliennes en détention sans inculpation ni procès.
Arrêté mi-décembre en Cisjordanie occupée, M. Abou Sakha est depuis le 11 janvier en détention administrative dans les geôles de l’occupation, un régime extrajudiciaire qui permet aux tribunaux militaires israéliens d'incarcérer des Palestiniens indéfiniment, par périodes de six mois renouvelables, sans avoir à leur notifier les raisons de leur décision. Il a fait appel et un tribunal militaire étudiera sa demande le 21 mars.
L’occupation accuse M. Abou Sakha d'être un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne, qui, parce qu'elle a une branche de résistance armée, figure sur la liste israélienne des "organisations terroristes", affirme Amnesty.
Le réseau palestinien des artistes (PPAN), qui regroupe une dizaine d'organisations culturelles des Territoires occupés, s'est dit "profondément préoccupé" par le cas de M. Abou Sakha, membre depuis 2008 de l'école palestinienne de cirque de Bir Zeit.
D'abord élève, il y est devenu en 2011 clown et encadrant d'enfants handicapés.
Dans une vidéo publiée sur le site de l'école, un jeune Palestinien dit que son "professeur et entraîneur Mohammed Abou Sakha" lui "manque beaucoup".
Alors qu'il est emprisonné depuis deux mois, sa mère n'a été autorisée à lui rendre visite qu'une seule fois, affirme Amnesty, citée par l'AFP.
Dans un message mis en ligne, elle assure que son fils "a transformé la prison en un petit cirque et réalise des performances pour divertir ses codétenus", dont certains sont des enfants "de 12 ou 13 ans" et d'autres des "handicapés".
Dans la prison israélienne où est incarcéré son fils, elle dit avoir "fait l'expérience de parents fatigués et insultés par des soldats qui n'ont même pas 20 ans". "Nous nous forçons à supporter ces humiliations pour voir nos enfants pour une visite de 40 minutes qui passe en un clin d'oeil", poursuit-elle.
La détention administrative a été à plusieurs reprises condamnée par l'ONU et les organisations de défense des droits de l'Homme.
Plus de 7.000 Palestiniens sont actuellement détenus dans les geôles de l’occupation, un sur dix étant en détention administrative, dont deux députés du Parlement palestinien, affirment des ONG palestiniennes.