Un premier round de pourparlers directs entre les talibans et Kaboul avait eu lieu en juillet dernier au Pakistan.
Les talibans afghans ont fait part ce samedi de leur refus de participer aux pourparlers de paix avec Kaboul que le gouvernement afghan et ses partenaires chinois, américains et pakistanais tentent de relancer depuis le début de l'année.
Cette annonce met un coup d'arrêt provisoire aux espoirs de Kaboul de pouvoir négocier directement avec les talibans, auteurs d'une féroce insurrection depuis la chute de leur régime en 2001. Le gouvernement afghan et ses trois partenaires s'attendaient en effet à une reprise du dialogue début mars au Pakistan, un dialogue suspendu depuis l'été dernier.
Dans un communiqué mis en ligne sur leur site internet, les talibans "rejettent les rumeurs" selon lesquelles "des délégués de l'Emirat islamique (nom que se donnent les talibans, ndlr) participeront aux prochaines réunions avec la permission du mollah Akhtar Mansour", successeur du mollah Omar à la tête du mouvement.
Le mollah Mansour "n'a autorisé personne à participer à ces réunions", écrivent-ils. "Tant que l'occupation des forces étrangères n'aura pas pris fin, tant que les talibans ne seront pas retirés des +listes noires internationales+ et les prisonniers libérés, ces négociations inutiles et trompeuses ne produiront aucun résultat", assènent-ils.
Des cadres du mouvement taliban avaient déjà formulé ces pré-conditions en janvier à l'issue d'une conférence organisée par le mouvement pacifiste Pugwash, à Doha, au Qatar.
Un premier round de pourparlers directs entre les talibans et Kaboul avait eu lieu en juillet dernier au Pakistan, mais une deuxième édition avait été reportée sine die à l'annonce de la mort du mollah Omar.
Depuis, le gouvernement afghan s'est allié le soutien de la Chine, des Etats-Unis et du Pakistan pour tenter de raviver ces négociations. Au cours de quatre réunions organisées depuis le début de l'année à Kaboul et Islamabad, le quartette a appelé "tous les groupes talibans" à s'asseoir à la table des négociations.
Jusqu'à l'annonce de samedi, les talibans n'avaient pas réagi officiellement à cet appel. Depuis la fin de la mission de combat des troupes de l'Otan fin décembre 2014, ils multiplient les attentats et les offensives militaires dans tout l'Afghanistan.