"Nous sommes contents plus que tout autre pays de la levée des sanctions contre l’Iran", a dit le Premier ministre turc.
L'Iran et la Turquie veulent porter leurs échanges commerciaux de 10 à 30 milliards de dollars (9,1 à 27,3 M EUR) par an d'ici deux ans malgré leurs différends sur certaines crises régionales, a déclaré ce samedi le vice-président iranien en recevant le Premier ministre turc.
"Nous avions fixé l'objectif de 30 milliards de dollars pour nos échanges
commerciaux (...) Nous allons essayer de l'atteindre" d'ici deux ans, a affirmé
Es-Hagh Jahanguiri lors d'un point de presse avec Ahmet Davutoglu retransmis
par la télévision d'Etat.
Le Premier ministre turc a affirmé de son côté que la Turquie partageait
cet objectif. "Nous sommes contents plus que tout autre pays de la levée des
sanctions contre l'Iran" après l'entrée en vigueur à la mi-janvier de l'accord
nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances, a assuré Davutoglu.
En janvier 2014, lors d'une visite en Iran de Recep Tayyip Erdogan, alors
Premier ministre turc, les deux pays s'étaient fixé l'objectif de porter leurs
échanges commerciaux à 30 milliards de dollars en 2015 mais ces échanges
avaient en fait baissé.
Selon le ministre iranien des Télécommunications, Mahmoud Vaezi, qui
préside la commission économique conjointe irano-turque, le volume des
échanges, "étaient de 15 milliards de dollars" entre mars 2014 et mars 2015 et
est "passée à 10 milliards" depuis mars 2015.
La baisse des importations iraniennes explique notamment cette chute. L'Iran exporte du gaz vers la Turquie et importe divers produits de ce pays.
Une augmentation du volume des exportations de gaz iranien vers la Turquie
est l'un des sujets qui doivent être abordés lors de la visite de Davutoglu.
Les deux responsables n'ont en outre pas caché leurs différends à propos
des questions régionales, notamment sur la Syrie où l'Iran soutient
financièrement et militairement le régime de Bachar al-Assad alors que la
Turquie aide des groupes de l'opposition.
"Nous avons des différends sur certaines questions mais nous essayons de
les gérer pour régler les problèmes de la région", a déclaré Jahanguiri.
Davutoglu a lui affirmé que malgré ces désaccords, "la vieille histoire
et la géographie des deux pays étaient complémentaires".