Ce qui a été publié il y a quelques années n’est que la pointe de l’iceberg.
Selon un certain nombre de sources de médias grand public mondiaux, le Pentagone essaye de censurer une vidéo troublante qui n’a jamais été rendue publique avec le reste du rapport récemment rédigé sur la torture.
Selon plusieurs éminents journalistes dont Seymour Hersh, la vidéo épouvantable a été enregistrée à Abou Ghraïb, la tristement célèbre prison américaine en Irak qui a fait les manchettes une dizaine d’années auparavant lorsque les tactiques inhumaines auxquelles les gardiens de la prison recouraient, ont été révélées au grand jour.
Malheureusement, il semble que la preuve publiée il y a quelques années ne soit que la pointe de l’iceberg.
Alors que la vidéo a jusqu’à présent été dissimulée, Hersh affirme qu’il ne s’agit que d’une question de temps avant qu’elle ne paraisse.
Dans un discours à l’ACLU la semaine dernière après que le rapport du Sénat sur la torture ait été initialement publié, Hersh a proposé un aperçu de ce qui figurait sur la vidéo secrète du Pentagone.
Dans la partie la plus éloquente de son discours, il a déclaré :
« Débattre à ce sujet, hmmm … Certaines des pires choses qui sont arrivées demeurent encore inconnues. Il y a des femmes là-bas. Certains d’entre vous ont peut-être lu qu’elles passaient des lettres sur des communications à leurs hommes. Ça se passe à Abou Ghraïb … Les femmes passaient des messages en disant « S’il-vous-plaît venez me tuer, à cause de ce qui est arrivé » et en l’occurrence des femmes ont été arrêtées avec de jeunes garçons, des enfants dans les cas qui ont été enregistrés. Les garçons étaient sodomisés alors que les caméras tournaient. Et le pire de tout, c’est la vidéo des garçons en train de hurler, que votre gouvernement détient actuellement. Ils vivent dans la plus grande terreur. Ça va sortir bientôt. »
« Est-il impossible de se demander comment en sommes-nous arrivés là ? Qui sommes-nous ? Qui sont ces gens qui nous ont envoyés là-bas ? Quand j’étais à My Lai, j’étais en proie aux pires tourments, comme toute personne saine d’esprit le serait en assistant à de tels évènements. J’ai fini par écrire plus tard que les gens qui ont commis ce massacre étaient autant victimes que ceux qu’ils ont tués à cause des cicatrices qu’ils avaient reçues. Je peux vous conter quelques-unes des histoires personnelles de certaines des personnes qui faisaient partie de ces unités et ont été témoins des faits. Je peux aussi vous révéler que des plaintes écrites ont été déposées contre les plus hauts officiers. Nous avons donc affaire à une énorme quantité d’actes criminels qui ont été censurés depuis les hautes sphères, aussi bien sur le terrain que plus haut encore. Nous devons y remédier et nous le ferons. Nous le ferons. […]
Nous allons donc avoir droit à une année électorale intéressante. »
Si on lit un autre discours que Hersh a donné plus tôt cette année, il devient clair que les femmes qui ont assisté au viol de ces jeunes garçons étaient leurs mères.
Lors d’un discours à Chicago en juin dernier (2004 en réalité, ndt), Hersh a déclaré : « Vous n’avez pas encore mesuré toute l’étendue du mal… des choses horribles faites aux enfants de détenues, sous l’œil des caméras. »
D’autres articles du Guardian ont également parlé de jeunes détenus irakiens ayant subi de violentes agressions sexuelles par des soldats étasuniens.
Il y a dix ans, lorsque le premier scandale d’Abou Ghraïb a éclaté dans les nouvelles, le Guardian avait publié le témoignage d’un détenu d’Abou Ghraïb qui aurait été témoin de ces brutales attaques.
L’ancien détenu Kasim Hilas dit dans son témoignage :
« J’ai vu [nom censuré] violer un enfant, il devait avoir 15-18 ans environ. L’enfant souffrait beaucoup et ils avaient recouvert toutes les portes de draps. Puis lorsque j’ai entendu les cris, je me suis hissé à la hauteur du sommet de la porte car il n’était pas couvert et j’ai vu [censuré] en uniforme militaire insérant son --- dans le postérieur du petit enfant. Je ne pouvais pas voir le visage de l’enfant car il n’était pas en face de la porte. Et la femme soldat prenait des photos. »
Aujourd’hui, plus d’une décennie plus tard, les preuves de ces événements commencent à émerger en dépit des efforts du ministère de la Défense pour les garder sous silence. Voilà pourquoi plus que jamais, il est crucial de maintenir la pression sur eux et de forcer la publication de toutes ces preuves pendant que l’actualité sur la torture est encore fraîche dans l’esprit du grand public.
Sources : Make Wars History ; traduit par le site le Bonnet des Patriotes.