Les Européens espèrent notamment qu’Ankara mettra en oeuvre dès juin, comme promis, un accord de réadmission pour tous les migrants économiques et tous les demandeurs d’asile déboutés en Europe.
L'UE attend de la Turquie qu'elle reprenne "tous les réfugiés non syriens" et fasse tout pour stopper le départ de migrants syriens depuis ses côtes, a martelé ce lundi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte en arrivant à un sommet censé donner un coup de fouet à leur coopération dans la crise migratoire.
"Il est très important que la Turquie soit d'abord prête à reprendre tous
les réfugiés non syriens", a déclaré Rutte, qui a assisté dimanche soir à
une réunion de coordination avec la chancelière allemande Angela Merkel et le
Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
"Mais cela ne suffit pas, finalement on veut également avoir un zéro en vue
pour le flot de réfugiés syriens (quittant les côtes turques, ndlr), on va voir
quelles mesures peuvent être prises", a ajouté le Premier ministre néerlandais,
dont le pays assure le présidence tournante de l'Union européenne.
En même temps, Rutte s'est dit "moyennement optimiste" lorsqu'il a été
interrogé sur les "concessions" que la Turquie pourrait faire à l'UE. Celle-ci
a désespérément besoin de sa coopération pour réduire les arrivées de migrants
sur les côtes grecques qui risquent de reprendre de plus belle lorsque la météo
s'améliorera au printemps.
Les Européens espèrent notamment qu'Ankara mettra en oeuvre dès juin, comme
promis, un accord de réadmission pour tous les migrants économiques et tous les
demandeurs d'asile déboutés en Europe arrivés depuis la Turquie, qui devra à
leur tour les renvoyer dans leurs pays d'origine.
Mais ces exigences dont fait état Mark Rutte, qui concernent potentiellement des demandeurs d'asile irakiens, érythréens ou afghans, suscitent des réserves des ONG et de l'ONU quant à leur légalité au regard du droit international.
La Turquie et l'UE sont "d'accord qu'il faut étape par étape retrouver le
contrôle, cela vaut aussi bien pour les réfugies non syriens que pour les
réfugiés syriens au final (...) c'est vraiment notre ambition commune de mettre
fin au +business model+ des trafiquants d'êtres humains et des passages
dangereux" en mer Egée, a expliqué le dirigeant néerlandais.
"Je vois une perspective aujourd'hui pour des avancées (...) mais
prudemment", a-t-il commenté.