Des milliers de manifestants défilaient jeudi à Sidi Bouzid pour exiger la démission du gouvernement de transition
Des milliers de manifestants défilaient jeudi à Sidi Bouzid (centre-ouest), berceau de la révolution tunisienne aux cris de "non au vol de la révolution!", pour exiger la démission du gouvernement de transition, ont rapporté des journalistes de l'AFP.Ils manifestaient à l'appel de la puissante centrale syndicale UGTT qui a convoqué une grève générale dans la ville et sa région pour exiger la démission du gouvernement de transition des sept caciques de l'ancien régime Ben Ali qui y siègent ainsi que du Premier ministre Mohamed Ghannouchi.
Le gouvernement de transition doit annoncer dans la journée un remaniement crucial pour sa survie, sous la pression de la rue et de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) dont la direction se réunissait près de Tunis pour adopter une "décision finale" pour accepter ou non de la future équipe.
"Dégagez les pourris!", "Ghannouchi, est-ce que tu ne nous a pas encore compris?", scandaient les manifestants.
C'est de Sidi Bouzid qu'est partie la révolte populaire d'un mois qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali, après l'immolation le 17 décembre par le feu d'un jeune marchand de fruits, Mohamed Bouazizi, excédé par des humiliations policières répétées.
"Environ 2.000" selon un policier, "plus de 10.000 selon un syndicaliste: il était difficile d'évaluer le nombre des manifestants défilant à vive allure, dont de nombreux jeunes et des femmes lançant des youyous. Les commerces étaient fermés.
Le long cortège s'est arrêté devant le palais de la justice sur le mur duquel était écrit "la révolution appartient au peuple et non aux partis d'opposition qui ont fait allégeance aux chiens du RCD", le Rassemblement constitutionnel démocratique de Ben Ali.
Il a marqué une autre pause devant la mairie où sont affichées des photos de Mohammed Bouazizi, puis devant le siège du gouvernorat (préfecture) où le jeune homme s'était immolé. Là, les manifestants sont montés sur le toit où ils
ont déployé une photo géante de leur "martyr".
Sur une pancarte on pouvait lire: "la révolution populaire a pour demandes: la suspension de la Constitution, une constituante, la dissolution du Parlement et du RDC non démocratique et un gouvernement de salut national".
"Allah Akbar!, (dieu est grand), nous resterons fidèle au sang des martyrs", scandaient encore les manifestants