23-11-2024 09:21 AM Jerusalem Timing

BBC : Une cellule secrète a utilisé l’arme du pétrole contre les pro-Kadhafi

BBC : Une cellule secrète a utilisé l’arme du pétrole contre les pro-Kadhafi

Elle a été créée sur proposition du secrétaire d’Etat chargé du Développement international, Alan Duncan, qui a convaincu en avril le Premier ministre David Cameron qu’une partie de la solution au conflit en Libye résidait dans

Le gouvernement britannique a mis en place une cellule secrète destinée à tarir l'approvisionnement en pétrole des troupes loyales au colonel libyen Mouammar Kadhafi et à sécuriser celui destiné aux rebelles, selon des sources diplomatiques jeudi.
  
La "cellule pétrole de Libye", composée d'une poignée de fonctionnaires, de ministres et de militaires, a été établie au ministère britannique des Affaires étrangères, selon la radio BBC qui a révélé l'information.
 
Elle a été créée sur proposition du secrétaire d'Etat chargé du Développement international, Alan Duncan, qui a convaincu en avril le Premier ministre David Cameron qu'une partie de la solution au conflit en Libye résidait dans le pétrole.
  
M. Duncan, qui a travaillé par le passé pour la société pétrolière suisse Vitol selon la BBC, a persuadé M. Cameron que les rebelles viendraient à bout du colonel Kadhafi s'ils disposaient de suffisamment de pétrole et si le dirigeant libyen en était privé.
 
"Le pétrole jouait un rôle très important dans la machine militaire de guerre de Kadhafi", a déclaré à l'AFP une source britannique diplomatique.
  
La stratégie du gouvernement britannique, qui participe aux opérations militaires de l'Otan en Libye depuis six mois, "était d'accroître la pression" sur le régime libyen "dans tous les domaines, (...) diplomatique, politique et économique". "La cellule pétrole faisait partie d\'une approche multiforme de la part du gouvernement", a-t-elle ajouté.
  
"Si vous n'avez pas le pétrole, vous ne pouvez pas gagner la guerre. Donc notre but était d'affamer l'ouest de la Libye en pétrole (alors aux mains des forces loyales au colonel Kadhafi) et nous assurer que les rebelles puissent continuer" à combattre, a encore expliqué à la BBC une source proche du gouvernement.
  
"Kadhafi a beaucoup de pétrole brut mais il ne pouvait pas le raffiner.

Donc il dépendait du pétrole importé, et nous avons coupé ce robinet", a-t-il ajouté.
  
La cellule a fourni des informations à l\Otan pour bloquer le port de Zawiyah, à une quarantaine de kilomètres à l\'ouest de Tripoli, afin d'empêcher l'approvisionnement en pétrole du régime Kadhafi, selon la BBC.
  
Elle a aussi localisé d'autres routes empruntées par des trafiquants pour obtenir du carburant depuis la Tunisie et l\'Algérie pour l'armée libyenne.
  
Elle a par ailleurs encouragé des négociants en pétrole basés à Londres à vendre du pétrole aux rebelles à Benghazi, dans l'est de la Libye, en essayant de minimiser les risques liés au paiement, selon la BBC.
 
L'approvisionnement en pétrole de la Libye était compliqué notamment par les sanctions de l'Union européenne, prises dès le début du conflit en février, contre des sociétés pétrolières et les ports libyens. Ces sanctions devraient en partie être levées vendredi, selon des sources diplomatiques européennes.
  
Les informations sur la cellule secrète du gouvernement britannique ont été révélées le jour où la communauté internationale se retrouvait à Paris pour engager la transition démocratique de la "Libye libre".
  

Pour sa part, le représentant en Grande-Bretagne du Conseil national de transition (CNT), Guma al-Gamaty a asssuré que les futurs contrats sur l'exploitation du pétrole libyen seront accordés "sur la base du mérite et non par favoritisme politique".

"Le secteur du pétrole sera géré de manière transparente et les contrats seront accordés sur la base du mérite et non par favoritisme politique", a déclaré M. al-Gamaty, alors que des informations de presse ont fait état d'un accord déjà passé à ce sujet entre le CNT et la France.
  
A la question de savoir s'il y avait eu des pressions sur le CNT de la part des gouvernements britannique ou français pour obtenir des contrats sur l'exploitation du pétrole libyen, M. al-Gamaty a répondu "aucune, pas la moindre".