"Je m’engage pour une véritable solution européenne, c’est-à-dire une solution des 28" membres de l’UE.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé jeudi que la fermeture de la route des Balkans, effective depuis mercredi, "ne résolvait pas le problème", affirmant que cette situation n'était "ni durable ni pérenne", dans un entretien à une radio allemande.
"On ne résout pas le problème en prenant une décision unilatérale", a déclaré Mme Merkel à la radio publique MDR. "Il faut une décision qui soit bonne pour les 28 (pays de l'UE). C'est pourquoi je m'engage pour une véritable solution européenne, c'est-à-dire une solution des 28" membres de l'UE, a-t-elle insisté.
"Cette situation n'est ni durable ni pérenne", a-t-elle encore jugé.
"Personnellement, je pense que la décision unilatérale de l'Autriche, puis dans la foulée de celle des pays des Balkans, nous apporte certes moins de réfugiés, mais place d'un autre côté la Grèce dans une situation très difficile", a poursuivi la chancelière.
"Si nous n'arrivons pas à trouver un accord avec la Turquie, alors la Grèce ne pourra pas supporter le poids (migratoire) longtemps", a-t-elle mis en garde, Athènes se retrouvant avec des dizaines de milliers de migrants coincés sur le territoire grec.
Evoquant le plan d'action élaboré par l'UE et la Turquie, Mme Merkel a insisté sur le fait qu'Ankara n'allait pas "décider seule". "Nous avons prévu que dans une telle décision -- et ce sont des détails qui doivent encore être travaillés -- le HCR (Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU) ait de l'importance", a-t-elle dit.
La route des Balkans, un corridor laissant passer les migrants qui s'était de fait mis en place depuis l'été, s'est fermée mercredi après la décision de la Slovénie de ne plus laisser passer de réfugiés par son territoire.
La mesure, qui est destinée à décourager de nouveaux migrants de partir pour l'Europe, accentue le risque de crise humanitaire en Grèce.
La fermeture de cet itinéraire augmente un peu plus la pression sur l'UE et la Turquie pour finaliser un accord destiné à juguler le flux de réfugiés.
Jeudi et vendredi, les ministres de l'Intérieur de l'UE se réunissent à Bruxelles pour discuter du plan UE/Turquie, dont des propositions chocs ont été présentées par Ankara lundi à Bruxelles. Un prochain sommet des 28 est prévu les 17 et 18 mars.
Le volet le plus spectaculaire de l'ébauche d'accord, contesté par les ONG et qui ne fait pas l'unanimité parmi les 28, verrait Ankara accepter la réadmission sur son territoire de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce, y compris les Syriens qui fuient la guerre dans leur pays.
En contrepartie, pour chaque Syrien réadmis par la Turquie au départ des îles grecques, les Européens s'engageraient à "réinstaller" un autre Syrien depuis la Turquie dans l'UE.