La conférence internationale "pour le soutien à la Libye nouvelle": conférence des 15 milliards de dollars d’avoirs libyens débloqués.. mais pour qui?
Nullement impressionnée par la présence de plus de 60 Etats et organisations internationales à la conférence de Paris "pour le soutien à la Libye nouvelle", l'Union africaine n'est pas prête à reconnaître le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion libyenne, a déclaré à Paris le président de la commission de l'UA Jean Ping.
Et même si une dizaine de pays africains ont reconnu le CNT, Ping a estimé que " les choses ne se passent pas comme ça".
En effet, à l'issue d'un mini-sommet à Addis Abeba vendredi, l'UA, avait refusé de reconnaître la légitimité du Conseil national de transition en Libye, jugeant la situation militaire encore trop instable, et réitérant à la place ses appels au dialogue, pourtant restés sans réponse depuis le début du conflit mi-février.
Cela dit, la conférence a décidé "de maintenir la pression militaire jusqu'à ce que toute menace ait disparu", selon les termes du président Sarkozy. Ainsi, que le dégel rapide des dizaines de milliards de dollars d'avoirs libyens bloqués dans le monde .
Une quinzaine de milliards de dollars d'avoirs libyens gelés en vertu des sanctions internationales ont été débloqués à ce jour ou sont sur le point de l'être par les pays réunis à Paris, la France ayant pour sa part libéré "aujourd'hui même" 1,5 milliard d'euros, a précisé le président Sarkozy lors d'une conférence de presse.
Une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies est nécessaire pour achever l'opération, destinée au financement de la reconstruction de la Libye ravagée par six mois de guerre.
Mais elle rencontre des résistances, notamment de l'Afrique du Sud, qui, opposée à l'intervention militaire internationale, a boudé la réunion de Paris.
Par ailleurs, les pays présents dans la capitale française ont demandé aux nouvelles autorités libyennes de mener une politique de réconciliation dans le pays après la fin des combats.
Le président CNT, Moustapha Abdeljalil, s'y est formellement engagé en assurant qu'il allait assurer une "transition pacifique" dans le respect de "l'Etat de droit".
Il a promis en outre que les responsables de violations graves des droits de l'homme commises pendant le conflit seraient poursuivis en justice.
Pour sa part, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a estimé que la crise humanitaire en Libye était "sévère" et nécessitait une mobilisation internationale rapide sous l'égide de l'Onu.
"Les Nations Unies sont prêtes, je compte sur le plein soutien de la communauté internationale", a-t-il dit.
Les pays du "groupe des amis de la Libye nouvelle" prévoient de se réunir une nouvelle fois fin septembre à New York.
Rappelons que c’est la France et la Grande-Bretagne, principaux instigateurs d’une opération militaire contre la Libye, qui étaient à l'origine de cette conférence convoquée pour rallier le soutien de la communauté internationale au Conseil national de transition (CNT) libyen.