Des milliers de personnes ont manifesté à Beyrouth menaçant de paralyser le pays s’il n’agissait pas.
Le gouvernement libanais a annoncé samedi qu'il rouvrira une décharge controversée pour faire face à la crise des déchets alors que des milliers de personnes ont manifesté à Beyrouth menaçant de paralyser le pays s'il n'agissait pas.
Des tonnes de déchets s'empilent dans tout le Liban depuis la fermeture en juillet 2015 de la plus grande décharge du pays à Naamé, au sud de la capitale.
Depuis, toutes les propositions avancées par le gouvernement, qu'il s'agisse de l'exportation ou du traitement des ordures au Liban n'ont pas été suivies d'effets.
Mais, samedi le ministre de l'Information Ramzi Jreij a indiqué à l'issue d'une réunion extraordinaire du cabinet que le gouvernement avait adopté un plan en quatre ans pour résoudre la crise.
Une première mesure à court-terme sera de rouvrir la décharge de Naamé pour deux mois "afin de prendre les ordures qui se sont empilées". Deux autres décharges seront également ouvertes dans la banlieue de Beyrouth, selon le ministre.
Ces mesures ont été dévoilées alors que 3.000 personnes ont défilé dans le centre de Beyrouth pour donner un "dernier avertissement" au gouvernement.
"Le dernier avertissement a été lancé et nous entrons dans une nouvelle phase lundi, nous allons paralyser le pays", ont dit les organisateurs dans un communiqué samedi.
"Il vaut mieux sécher le travail durant deux jours que sacrifier nos vie et l'avenir de nos enfants" indique le communiqué publié avant l'annonce gouvernementale.
La manifestation était organisée à l'appel du mouvement citoyen "Vous puez", à l'origine il y a huit mois de grandes marches dénonçant l'incurie du gouvernement notamment sur la question des ordures.
Il y a un mois, "Vous puez" a détourné un spot du ministère du Tourisme qui vantait les trésors de la nature libanaise avec des images prises du ciel.
La vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, montre des vues panoramiques de montagnes d'ordures s'étendant sur des centaines de mètres, comme des fleuves, au beau milieu de la forêt, dans des vallées ou sous des ponts.
Les protestataires ont rejeté à plusieurs reprises la réouverture de la décharge de Naamé, ouverte à titre temporaire au début des années 90, estimant qu'elle ne résout le problème pas de manière responsable et respectueuse de l'environnement.