Après les Emirats Arabes Unis qui ont expulsé plus de vingt Libanais, c’est au tour de Bahreïn de lui emboîter le pas.
Les ressortissants libanais vivant depuis des décennies dans les pays du Golfe sont les premières victimes des mesures arbitraires prises par ces derniers sous prétexte de combattre le Hezbollah !
A peine deux semaines après la décision saoudienne de geler les aides militaires consacrées à l’armée libanaise, de revoir ses relations avec le Liban, d’enjoindre aux ressortissants saoudiens de quitter le Liban, et de classer le Hezbollah parmi les organisations terroristes, la campagne des pays du Golfe et leur politique de chantage contre les Libanais se poursuivent de plus belle.
Outre l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ont expulsé ces dernières semaines plus de vingt Libanais. Aujourd'hui, c’est au tour de Bahreïn de leur emboîter le pas.
La semaine dernière, rapporte le journal libanais al-Akhbar, trois familles libanaises ont été convoquées à un centre de la sureté générale bahreïnie. Après quelques heures, elles se sont retrouvées à l’aéroport international de Beyrouth, avant qu’elles ne puissent régler leurs affaires.
Certains Libanais expulsés ont indiqué au journal al-Akhbar avoir été chassés « sans aucun avertissement préalable ».
« Nous sommes allés à la sureté générale munis de nos passeports. La police a interrogé les femmes au début, et les a informées de la nécessité de quitter le pays immédiatement », raconte un Libanais expulsé.
Une femme raconte à son tour avoir vu des dizaines de femmes se tenant en rang, attendant leur tour aux interrogatoires. « La plupart sont des femmes chiites, mais il y a quelques-unes d’autres confessions. L’interrogatoire a duré deux heures et demie. On m’a clairement dit que je ne suis pas la bienvenue dans le pays".
"Certains hommes ont insisté pour accompagner leurs femmes. On leur a posé des questions superficielles. Ce qui veut dire que la décision a été prise à l’avance, et tout le reste n’est que formalité », a-t-elle confirmé.
Parmi les questions posées aux Libanais expulsés : « Pourquoi vous ne sortez plus de chez vous le soir ? Pourquoi vous ne consommez plus d’alcool ? A quel parti politique appartenez-vous ? ».
De plus, les personnes interrogées ont été appelées à fournir des renseignements sur d’autres Libanais résidant à Bahreïn depuis plus de 20 ans.
Sous le couvert de l'anonymat, un autre Libanais confie à al-Akhbar : "Les enquêteurs nous ont dit clairement : « Vos dirigeants vous manipulent. Vous allez payer le prix ».
Le nombre de Libanais vivant à Bahreïn atteint les 750. En 2011, les autorités bahreïnies en ont expulsé 16 sans clarifier les raisons derrière cette mesure.
Des sources libanaises dans le Golfe ont indiqué à al-Akhbar qu’un nouveau lot de dix familles arriveront mercredi au Liban, soulignant que « les services sécuritaires et la compagnie aérienne coordonnent ensemble pour réserver des places aux expulsés, ce qui explique que les autorités libanaises n’ont pas été officiellement informées de l’expulsion de ressortissants libanais ».
Une source au ministère de l’intérieur libanais a considéré que « ces mesures étaient prévues et s’inscrivent dans le cadre normal de la campagne des pays du Golfe ».
Pour al-Akhbar, ces expulsions surviennent dans le cadre des pressions exercées sur le Hezbollah.
Menaces saoudiennes
Le ministère de l’intérieur saoudien a menacé de son côté « les citoyens et les ressortissants en Arabie de dures sanctions s’ils affichent un quelconque appui ou sympathie au Hezbollah, ou encore s’ils promeuvent, contactent, ou soutiennent financièrement (…) le Hezbollah. Ils seront ainsi accusés de soutien au terrorisme et les ressortissants concernés par ces actes seront expulsés du pays », indique ledit ministère dans un communiqué.
Traduit du site al-Akhbar