La France a livré des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012, alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons.
Il n'est pas rare que des armements américains livrés aux groupes de rebelles syriens tombent entre les mains des terroristes, constate un journaliste belge.
Les terroristes du Front al-Nosra ont attaqué une base de l'opposition syrienne dans le nord-ouest du pays et se sont emparés des armes et des munitions livrées par les Américains à la "13e division" de l'Armée syrienne libre (ASL), a annoncé sur Twitter cette unité de l'ASL, soutenue par les Etats-Unis.
"Ce n'est pas la première fois que des armements américains se retrouvent entre les mains des terroristes", a déclaré à RT le journaliste belge Willy Van Damme.
Selon lui, les derniers développements sur le théâtre syrien sont d’une importance cruciale.
"Il s'agit d'un processus de paix qui vient de démarrer et dans le cadre duquel l'opposition doit soutenir le régime de cessez-le-feu. Certains groupes (d'opposition) ont accepté d'en respecter les conditions, mais d'autres, dont le Front al-Nosra, ont déclaré haut et fort qu'ils ne feraient que lutter encore plus énergiquement contre le gouvernement syrien en place. Cette division ne fait qu'affaiblir l'opposition", a estimé M.Van Damme.
Ce n'est en effet pas la première fois que des armes américaines tombent entre les mains des terroristes. En 2014, les djihadistes de l'Etat islamique (EI, Daech) ont volé un lot d'armements, notamment des grenades et des lance-grenades que les Etats-Unis avaient livrés aux formations kurdes. Par ailleurs, une vidéo de Daech montre des Toyota et des tentes militaires que les Américains avaient envoyées à l'ASL.
"Il est évident que ce genre d’incidents impliquant des livraisons d'armes américaines à l'opposition syrienne n’est pas nouveau. Qui plus est, la CIA, la Turquie, l’Arabie saoudite et la France avaient déjà fourni des armes au Front al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie", a rappelé le journaliste.
La France a livré des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012, alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons. Et c’est le président François Hollande qui l'a reconnu lui-même dans un livre intitulé "Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande", écrit par le journaliste Xavier Panon.
Officiellement, la France s'est contentée d’envoyer de l’équipement non létal: gilets pare-balles, outils de communication cryptée, masques contre les armes chimiques, lunettes nocturnes. Mais c’est un tout autre matériel qu’elle a dépêché sur place: canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles antichars. Seuls les missiles anti-aériens sont restés tabous. François Hollande n’en a pas envoyé car ils s’avéreraient trop dangereux s’ils tombaient aux mains des djihadistes.