Clinton a écrasé Bernie Sanders en Floride et s’est imposée dans l’Ohio. Donald Trump a remporté trois États, mais il a perdu dans l’Ohio.
Chez les démocrates, on respire. À l'issue des derniers scrutins, la situation s'est éclaircie et la sélection du candidat à l'investiture ne devrait plus tarder. Il n'y avait qu'à voir le sourire triomphant d'Hillary Clinton hier soir et son soulagement manifeste après sa victoire dans quatre des cinq États en jeu.
Elle a écrasé Bernie Sanders en Floride, et s'est imposée en Caroline du Nord, dans l'Illinois et surtout dans l'Ohio où son rival pensait avoir des chances, ce qui a fait oublier sa grosse défaite la semaine dernière dans le Michigan.
Dans le Missouri, on attend toujours les résultats, car les deux candidats étaient au coude-à-coude. Hillary Clinton peut donc se targuer d'avoir plus de 300 délégués d'avance, ce qui la rend quasiment invincible. Pour que Bernie Sanders l'emporte, il faudrait qu'il gagne tous les scrutins suivants avec d'énormes marges.
« On se rapproche de l'investiture du Parti démocrate et de la victoire aux élections de novembre », a-t-elle clamé à ses partisans en Floride avec une voix enrouée qui montrait l'intensité de la campagne ces derniers jours. Elle a aussi félicité le sénateur Sanders pour sa « vigoureuse campagne ». Quant à lui, il n'a pas mentionné dans son discours ses mauvais résultats, préférant parler des prochains scrutins.
Convention « négociée »
Chez les républicains en revanche, c'est de plus en plus confus et la campagne des primaires menace de s'éterniser. Donald Trump a remporté trois États, la Floride, la Caroline du Nord et l'Illinois, ce qui lui donne une formidable avance.
Mais il a perdu dans l'Ohio face à John Kasich, le gouverneur de l'État. Une défaite cruciale parce que, dans cet État, le vainqueur rafle tous les délégués. Cela prive Donald Trump du couronnement qui lui aurait permis de s'acheminer rapidement vers l'investiture.
Sans l'Ohio, il est de plus en plus possible que Donald Trump ne puisse pas rassembler avant la fin des primaires en juin la majorité des 1 237 délégués nécessaires. Que se passera-t-il alors ? Cela entraînera probablement une convention « négociée » - et sûrement très chaotique -, une première depuis 1976 qui affole l'establishment du parti.
En attendant, le promoteur new-yorkais se retrouve dans une campagne serrée pour les trois mois à venir.
Cela redonne en tout cas un peu d'espoir aux anti-Trump qui espèrent toujours pouvoir lui bloquer la voie. Mais ce sera dur, car, à part le magnat de l'immobilier, il reste encore deux candidats en lice.
Marco Rubio, après avoir essuyé une claque magistrale dans son propre fief, la Floride, a annoncé qu'il se retirait de la course. Mais Ted Cruz, qui est arrivé en seconde position dans l'Illinois et la Caroline du Nord et était hier soir au coude-à-coude avec Trump dans le Missouri, peut compter sur sa part de délégués.
« Seules deux campagnes ont une voie plausible vers l'investiture : la nôtre et celle de Donald Trump », a affirmé Ted Cruz à ses partisans. « Personne d'autre n'a une quelconque chance d'un point de vue mathématique. »
« Quant à John Kasich, après sa seule et unique victoire dans l'Ohio, il a annoncé qu'il continuait sa campagne, même s'il est très à la traîne en termes de délégués. Ce qui complique terriblement les scénarios et empêche l'opposition anti-Trump de s'unifier derrière un candidat.
Source: Lepoint