13-05-2025 06:20 AM Jerusalem Timing

Syrie:Des aveux compromettants pour l’opposition

Syrie:Des aveux compromettants pour l’opposition

Sur le terrain, Sana signale la mort de 3 membres des forces de sécurité, alors que l’AFP parle de 14 tués et AlJazira de 17 en ce vendredi de " La mort plutot que l’humiliation"

L’agence de presse syrienne Sana a révélé que trois membres des forces de l'ordre ont été tués ce vendredi dans des attaques perpétrées contre des points de contrôle dans la banlieue de Damas et de Homs .
Selon le correspondant, des groupes armés ont ouvert le feu contre deux points de contrôles des forces de l'ordre à Hammouriah et Erbine, aux alentours de Damas et contre un autre point à Talbisseh dans la banlieue de Homs. Deux assaillants de part et d’autre ont également péri.

Sana a également fait état de plusieurs regroupements ayant eu lieu ce vendredi dans plusieurs régions, à Homs et dans la banlieue d'Idleb, après la prière de vendredi, et qui n’ont pas tardé à aussitôt se disperser.

Aveux : les faux témoins pour les télévisions satellitaires

Par ailleurs, la télévision syrienne a diffusé les aveux d’un opposant syrien, Qussai Abdel Razzaq Chaqfeh dans lesquels il reconnait avoir effectué des contacts avec la chaîne satellitaire qatarie al-Jazzera, se présentant comme étant un témoin oculaire, alors qu’il avait comme mission de transmettre des informations calomnieuses en vue de donner une image fausse de ce qui se passe en Syrie et de tromper ainsi l'opinion publique.

Dans ses aveux, Chaqfeh (né à Hama en 1982) a indiqué qu'il participait à des manifestations dans la ville et surfait fréquemment les sites de réseau de communication où il a fait la connaissance de plusieurs personnes dont un homme originaire de Hama et résident en Arabie Saoudite et connu sous le nom "Hamoui libre".

Chaqfeh ajoute qu'après deux mois de contacts, ce "Hamoui libre" lui a proposé de lui envoyer un appareil Sourrayya pour qu'il puisse contacter des chaînes satellitaires.
"J'ai ensuite constaté que ce "Hamoui libre" n'est qu'une personne très proche d'Adnan ‘Ar'our qui lui dictait ce que je devrais dire dans mon témoignage sur les chaînes satellitaires comme par exemple l'attaque sur le poste de la police de Hader sur la route Hama-Alep" dit Chaqfeh.

"Alors que la vérité est que des groupes armés ont pris d’assaut le poste de police et tué tous ses éléments, j’ai dit dans mon intervention télévisée qu'il s'agissait d'une dissidence dans ce poste qui a ultérieurement été encerclé avant que des affrontements armés n’éclatent entre les deux côtés. C'était un mensonge, parmi tant d’autres que j'ai transmis aux chaînes satellitaires", avoue-t-il.

Chaqfeh dit avoir reçu d’importante sommes d'argent (près de deux millions de livres syriennes) consacrées à la fourniture de vivres, d'argent et d'armes aux manifestants et pour appuyer les points de contrôle établis par les groupes armés.

Il poursuit : «  J'ai découvert ensuite que ces points de contrôle jouaient un rôle très négatif et que certains d’entre eux étaient tombés sous la mainmise des trafiquants de drogue et je me suis dit que si le pays sera contrôlé par ces types, ils vont le conduire vers le bout du gouffre".

Chaqfeh ajoute que des caméras haute-résolution ont été mises en place pour surveiller des postes de la police et de l'armée ainsi que des bâtiments publics.
Il a signalé aussi la présence de logiciels de photomontage très professionnels qui permettent selon lui « de multiplier le nombre de personnes dans des séquences vidéo et d’amplifier les sons aussi ».
"Des manifestations imposantes ont ainsi été fabriquées et envoyées ensuite aux chaînes satellitaires", ajoute-t-il.

"On recevait des consignes de 'Ar'our, via "Hamoui libre" pour que nous surveillions les postes de l'armée et essayions de convaincre des éléments de l'armée de rejoindre la révolution présumée", ajoute Chaqfeh précisant que 'Ar'our n'était pas satisfait de la prestation de l'organisme de Hama et qu'il avait l'intention de le dissoudre sur fond des différends idéologiques avec ces membres. "Il avait l'intention de former un nouvel organisme qui serait le noyau d'un autre plus important, couvrant l'ensemble de la Syrie sous l'égide de 'Ar'our lui-même".

Chaqfeh indique avoir récemment senti qu'un intérêt spécial lui était accordé et ce, explique-t-il, parce qu'il est de la même famille du guide des Frères musulmans Riad Chaqfeh. Il dit avoir contacté une fois ce dernier sur Facebook pour lui  demander pourquoi il n'apparaît pas sur les chaînes satellitaires. "Il m'a répondu qu'il préfère être plus actif en organisant des conférences et en faisant des contacts avec certains gouvernements à l'étranger", a conclu Chaqfeh.

Aveux : Des tentatives pour former des groupes armés

La télévision syrienne a aussi diffusé les aveux d'un membre de groupe terroriste qui œuvrait également à Hama. Il reconnait avoir commis avec son gang des crimes contre le commissariat de police, avoir terrorisé des citoyens et saboté des biens publics et privés.

Omrane Abdel Razzaq al-Aqraa, né en 1987, a révélé aussi avoir pris part aux différentes manifestations dans la ville, et avoir participé à la formation de groupes armés. Il a reconnu que les éléments de son groupe étaient dotés de toutes sortes d'armes automatiques, comme des fusilles à jumelles, des fusils à pompes, des kalachnikovs et des pistolets.

"Un soir, nous avons décidé d'attaquer le commissariat de la sécurité politique à l’aide de 200 éléments armés. Une fois le bâtiment encerclé, nous l'avons investi, puis avons pillé tout ce qu'il avait comme armes", a-t-il ajouté.

Après l'assaut donné contre le bâtiment de la sécurité, le groupe a décidé de tuer un civil au motif qu’il collabore avec les services de sécurité. La victime était quelqu'un de la famille al-Qodma, tué par balles dans sa maison de sang-froid.

"Dès que l'armée est entrée dans la ville de Hama, notre groupe s'est retiré pour cacher les armes qu'il possédait derrière un buisson près d'une poissonnière", a-t-il affirmé.

D’autre part et selon l‘AFP, citant l’observatoire syrien des droit de l’homme qui siège à Londres,  14 personnes auraient été tuées ce vendredi en Syrie, dans des manifestation baptisées «  la mort plutôt que l’humiliation », et au cours desquels, des dizaines de milliers de manifestants auraient participé.
Selon AlJazira, le chiffre des tués est certs différents : 17