04-05-2024 04:10 PM Jerusalem Timing

La Corée du Nord tire deux missiles balistiques

La Corée du Nord tire deux missiles balistiques

Pyongyang publie des images d’un étudiant américain volant une affiche.

La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques de moyenne portée vendredi, dans un contexte de tensions militaires qui vont croissant dans la péninsule divisée depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen.

Ces tirs surviennent quelques jours après l'annonce par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un d'un test imminent sur une ogive nucléaire et d'une série de tirs de missiles balistiques.

Les tensions militaires ne cessent de s'aggraver depuis l'essai nucléaire du 6 janvier, suivi le 7 février par un tir de fusée à longue portée largement considéré comme un test déguisé de missile balistique par la Corée du Nord.

Des responsables américains de la Défense ont expliqué qu'ils avaient repéré deux tirs d'engins, qui seraient tous deux des missiles de moyenne portée "Rodong", à partir de véhicules de lancement mobiles.

Le Rodong est une version améliorée du missile Scud, doté d'une portée maximale d'environ 1.300 kilomètres.

D'après des responsables militaires sud-coréens, le premier missile a été tiré de Sukchon, dans le sud-ouest de la Corée du Nord, à 05H55 locale (20H55

GMT jeudi), et a parcouru 800 kilomètres pour plonger dans la mer du Japon, également appelée mer Orientale.

Le second engin a été tiré une vingtaine de minutes plus tard, mais a rapidement disparu des radars.  

Sanctions

Ces tirs surviennent alors que le président américain Barack Obama vient de signer un décret autorisant la mise en oeuvre des nouvelles sanctions adoptées début mars par le Conseil de sécurité de l'ONU, en représailles à l'essai nucléaire et au tir de fusée nord-coréens.

Pyongyang menace depuis 15 jours quasi quotidiennement de frappes nucléaires Séoul et Washington, qui mènent des exercices militaires conjoints à grande échelle, considérés par le Nord comme la répétition générale d'une invasion de son territoire.

Pour signifier son mécontentement, la Corée du Nord avait déjà tiré deux missiles de courte portée dans la mer du Japon le 10 mars.

Quelques jours après, Kim Jong-un annonçait que la Corée du Nord testerait rapidement l'explosion d'une ogive nucléaire et tirerait "plusieurs sortes" de missiles balistiques.

Pyongyang publie des images d'un étudiant américain volant une affiche 

Sur un autre plan, la Corée du Nord a publié des images de vidéosurveillance montrant un étudiant américain en train de prendre une affiche politique dans un hôtel, un "crime" qui lui a valu une condamnation à 15 ans de travaux forcés.

La séquence vidéo, très brève, prise dans une zone réservée au personnel de l'hôtel Yanggakdo International à Pyongyang, a été montrée comme élément de preuve mercredi au procès d'Otto Warmbier, selon la télévision nord-coréenne.

La Maison Blanche a accusé Pyongyang de se servir de l'étudiant comme pion politique, déclarant que sa condamnation était disproportionnée par rapport au délit commis.

Sur les images de vidéosurveillance en noir et blanc, on voit le jeune homme de 21 ans, étudiant à l'Université de Virginie (Etats-Unis), ôter l'affiche d'un mètre de long d'un mur et la poser au sol.

L'affiche est ornée d'un slogan écrit en blanc sur fond rouge. Le message est partiellement masqué mais il semblerait que le slogan soit: "Armons-nous solidement du patriotisme de Kim Jong-Il", père du dirigeant nord-coréen actuel Kim Jong-Un.

Les images, publiées jeudi, ne montrent pas ce que fait Otto Warmbier après avoir retiré l'affiche. On ignore s'il a tenté de la faire sortir du pays.

Il avait été arrêté le 2 janvier à l'aéroport alors qu'il s'apprêtait à quitter la Corée du Nord en même temps que les autres membres du voyage organisé auquel il participait.

Quatre jours plus tard, la Corée du Nord procédait à son quatrième essai nucléaire. Les tensions qui n'ont fait que redoubler depuis expliquent probablement la sévérité de la sentence rendue par la Cour suprême, estiment les analystes.

La Corée du Nord s'est déjà servie dans le passé de la détention de ressortissants américains comme monnaie d'échange pour obtenir la visite de personnalités, comme les anciens présidents américains Jimmy Carter ou Bill Clinton.

Les slogans qui vantent les hauts faits de la Corée du Nord et de ses dirigeants ou encouragent les habitants à travailler plus dur et se montrer loyaux sont omniprésents dans le pays.

Avec AFP