La centrale nucléaire de Fukushima a été détruite en 2011 par un énorme tsunami provoqué par un tremblement de terre.
Cinq ans après la catastrophe de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, les conséquences de la tragédie continuent de perturber l’espace social et politique du pays. Même la question de la sécurité des habitants confrontés aux conséquences de l’évènement n’est pas résolue.
Les années écoulées font penser que c'est justement aujourd'hui que la société japonaise peut enfin comprendre toutes les conséquences terribles de la catastrophe de Fukushima. Hideyuki Ban, représentant du Centre d'informations sur l'énergie nucléaire pour les Japonais, qui s'exprime au sujet de la catastrophe dans un entretien accordé à Sputnik, partage cette position.
"Le taux de personnes atteintes du cancer de la thyroïde chez les habitants de Fukushima dépasse plusieurs fois celui du pays tout entier. Ayant étudié les conséquences de la tragédie de Tchernobyl, nous craignons que ce nombre n'augmente dans le futur", déclare l'expert.
Le problème du cancer de la thyroïde est très grave. En octobre 2015, Toshihide Tsuda, professeur à l'Université d'Okayama, a organisé une conférence de presse consacrée à la hausse des cas de cette maladie chez les enfants dans la préfecture de Fukushima et les liens entre la maladie et l'irradiation suite à la catastrophe de la centrale nucléaire.
Selon M.Ban, le gouvernement japonais ne veut pas reconnaître le lien entre la situation provoquée par l'irradiation dans la région et la hausse des cas de cancer de la thyroïde. Une reconnaissance pareille semble être un obstacle à la politique énergétique du pays. Les autorités actuelles ne veulent pas renoncer à l'utilisation des centrales nucléaires.
"Dans le +Plan général sur le développement énergétique+ adopté par le gouvernement en avril 2014, le but est fixé d'augmenter la production d'énergie nucléaire dans le cadre du domaine énergétique du Japon à 20 ou 22% vers 2030, ce qui signifie l'intention de revenir à la politique d'utilisation de l'énergie nucléaire déjà existante. Et cela se passe alors que 80% de la population est opposée aux centrales nucléaires", explique l'interlocuteur de Sputnik.
La centrale nucléaire de Fukushima a été détruite en 2011 par un énorme tsunami provoqué par un tremblement de terre. Suite à cette catastrophe, près de 19.000 personnes ont trouvé la mort ou ont été portées disparues, et 160.000 personnes ont perdu leurs maisons.