Séoul s’attend à un nouvel essai nucléaire nord-coréen.
Des militants sud-coréens ont annoncé lundi leur intention d'envoyer samedi prochain 10 millions de tracts critiquant le régime nord-coréen par-delà la frontière commune, une initiative qui risque d'aggraver les tensions sur la péninsule.
Ces activistes, auxquels se sont joints de nombreux Nord-Coréens qui ont fait défection, sont depuis plusieurs années coutumiers de ces envois de tracts au moyen de ballons gonflés à l'hélium.
Cette méthode de propagande, à laquelle Pyongyang a pourtant également recours, a le don d'irriter au plus haut point la Corée du Nord.
En octobre 2014, des gardes-frontières nord-coréens avaient tiré sur des ballons sud-coréens, ce qui avait provoqué des échanges de coups de feu de part et d'autre de la frontière.
Park Sang-Hak, un des activistes impliqués dans cette initiative, a indiqué que les largages interviendraient le 26 mars dans le parc d'Imjingak, près de la frontière, pour coïncider avec l'anniversaire du torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan en 2010, qui avait causé la mort de 46 marins sud-coréens.
"Nous enverrons 10 millions de tracts de propagande critiquant les graves violations des droits de l'Homme de Kim Jong-Un", a indiqué M. Park dans un communiqué.
Pour le gouvernement sud-coréen, ces activistes ont le droit d'envoyer ces tracts. Mais il est arrivé que la police sud-coréenne les en empêche lorsque les tensions étaient trop élevées.
Interrogé, le ministère sud-coréen de l'Unification a indiqué qu'il devait évaluer les risques, dans le contexte actuel, que ces lancements de ballons samedi ne provoquent une riposte nord-coréenne de nature à mettre en péril sa population ou ses intérêts.
Séoul s'attend à un nouvel essai nucléaire nord-coréen
Entre-temps, la Corée du Sud s'attend et se tient prête à un cinquième essai nucléaire nord-coréen.
Le climat s'est encore détérioré ces dernières semaines du fait du lancement, au Sud, des manoeuvres militaires conjointes annuelles entre les forces sud-coréennes et américaines.
Vendredi, le Nord a tiré deux missiles balistiques de moyenne portée. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a par ailleurs annoncé que la Corée du Nord testerait rapidement l'explosion d'une ogive nucléaire.
Selon le centre de réflexion US-Korea Institute de l'université américaine Johns Hopkins, qui a étudié des images satellites du site de Punggye-ri, où Pyongyang procède à des essais nucléaires, le régime pourrait refaire un test à n'importe quel moment.
Le ministère sud-coréen de l'Unification a indiqué lundi qu'il en était arrivé à la même conclusion.
"Nous pensons qu'un cinquième essai nucléaire peut se produire tout de suite. Le gouvernement se tient prêt à toutes les possibilités", a déclaré le porte-parole du ministère, Jeong Joon-Hee.
De son côté, le ministère sud-coréen de la Défense a réitéré son point de vue selon lequel le Nord est prêt à un nouvel essai militaire, dès que l'ordre en sera donné.
"A cet égard, notre armée, avec les services de renseignement de Corée du Sud et des Etats-Unis, observe la situation avec attention", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense Moon Sang-Gyun.
Avec AFP