A ce jour, le parquet général n’a reçu aucun rapport technique de la part d’OGERO sur les évaluations d’experts techniciens de l’ampleur de l’infiltration dudit réseau.
Avec le démantèlement du réseau d’internet illégal au Liban, c’est la boite de Pandore qui s’est ouverte, dévoilant l’ampleur de l’infiltration sécuritaire israélienne de l’internet au Liban et la présence d’un réseau parallèle à celui de l’Etat.
Les séances tenues par la commission des télécommunications parlementaire sont consacrées à débattre de nouvelles révélations faites dans le cadre de l’enquête en cours.
Depuis le 8 mars dernier, date de la plainte déposée par un groupe de sociétés fournissant le service internet contre des réseaux d’internet illégaux, les choses vont de mal en pis.
Lundi soir, la commission a dévoilé au grand jour la présence de plusieurs sites de réception d’internet à partir de Chypre et de la Turquie dans les jurds libanais, notamment au Mont Sannine, Denniyeh et Tannourine.
Le président-directeur général de la société de télécommunications OGERO, Abdel Menhem Youssef, a expliqué aux députés participant à la séance parlementaire en question, que « dès les premiers travaux de détection, un immense réseau de câbles et de fibres optiques a été découvert sur les territoires libanais ainsi qu’un câble maritime s’étendant de nahr (fleuve) el Kalb à nahr Ibrahim » !
Selon des sources parlementaires, le ministre des communications Boutros Harb a été ébahi face aux révélations de Youssef sur la présence de câbles terrestres et maritimes.
De leur côté, les députés et les sécuritaires ont été surpris face aux capacités des sociétés concernées d’installer ces hautes technologies, sans avoir de permis officiel de la part de l’Etat libanais.
Selon le directeur d’OGERO, les réseaux terrestres et maritimes sont isolés du réseau de l’Etat libanais, et constituent un système à part entière. Ils ont été installés au su et au vu des services sécuritaires !
Quant à la justice libanaise, elle a été saisie de l’affaire depuis deux semaines. A ce jour, aucune personne n’a été arrêtée, pourtant le ministre Boutros Harb et d’autres députés ont confirmé que certaines personnes impliquées collaboraient avec l’ennemi israélien !
Et à ce jour encore, le parquet général n’a reçu aucun rapport technique de la part d’OGERO sur les évaluations d’experts techniciens de l’ampleur de l’infiltration dudit réseau.
« Aucune coordination n’a lieu entre le ministère des télécommunications et la justice, et pas de preuves probantes qui explique ce qui a eu lieu en détails, et qui détermine clairement les parties responsables. L’enquête est à son début malgré ce scandale affreux. Il semble que d’aucuns tentent d’assurer une couverture à ces violations », dénoncent des sources parlementaires citées par le journal libanais al-Akhbar.
D’autres sources parlementaires ont affiché leur surprise vu que ces réseaux opèrent depuis de longues années sans qu’ils ne soient détectés par l’Etat, malgré la possession d’équipements de détection de fréquences empruntant des voies illégales ».
Dans un point de presse, le ministre Harb a averti que « le réseau démantelé est une affaire très dangereuse fortement liée à Israël. Ceci signifie que toute notre sécurité pourrait être exposée à l’infiltration israélienne ».
De son côté, le député Hassan Fadlallah a souligné dans un point de presse que « des stations de télécommunication implantées aux sommets des montagnes importent de l’internet et le distribuent. Il s’est avéré qu’un réseau de fibres optiques a été installé sur les poteaux d’éclairage publics. Ces fibres sont très sophistiquées de sorte que l’Etat n’en possède pas ».
Et Fadlallah d’indiquer avoir réclamé du « ministère des télécommunications et des services sécuritaires de démanteler ce réseau, sans qu’il n’y ait de couverture pour qui que ce soit ». Il a également appelé le Premier ministre Tammam Salam à convoquer « une réunion d’urgence sécuritaire et politique et à placer ce dossier sur la liste des priorités ».
En marge de cette affaire, une « bataille » médiatique a éclaté entre les chaines de télévision libanaises LBC et New TV d’une part et la MTV de l’autre. On accuse la MTV, détenue par la famille AlMurr, de posséder une station d’internet illégal à Zaarour, une station qui a été démantelée.
Traduit du site Al-Akhbar