05-05-2024 07:15 PM Jerusalem Timing

Deux frères identifiés parmi les trois kamikazes à Bruxelles

Deux frères identifiés parmi les trois kamikazes à Bruxelles

Le quatrième est toujours en cavale

Deux frères liés aux attaques de novembre à Paris ont participé aux attentats suicide perpétrés mardi à Bruxelles, a confirmé mercredi le procureur fédéral belge, au premier jour de deuil national en hommage aux 31 tués et 270 blessés. 

   
Vingt-quatre heures après les attentats revendiqués par la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI) qui ont frappé mardi matin l'aéroport de Bruxelles puis la station de métro de Maelbeek en plein quartier européen, le procureur Frédéric Van Leeuw a confirmé que deux des auteurs étaient les frères Khalid et Ibrahim El Bakraoui, recherchés pour leurs liens avec les attentats du 13 novembre à Paris.


Un quatrième, vivant, en cavale

 
A l'aéroport, deux kamikazes se sont fait exploser, tandis qu'un suspect a pris la fuite. Un peu plus tard, dans une rame de métro, à la station Maelbeek, au cœur du quartier européen, un troisième kamikaze s'est également donné la mort.
   
A l'aéroport international de Bruxelles, où se sont produites les deux explosions à quelques secondes d'intervalle à 07H58 mardi, "une photo montrant les trois suspects a été diffusée", a indiqué M. Van Leeuw, lors d'une conférence de presse.

Ibrahim El Bakraoui a été identifié comme l'un des deux kamikazes à l'origine de deux explosions qui se sont succédé à 07H58 (06H58 GMT), à quelques secondes d'intervalle, dans le hall des départs de l'aéroport international, a expliqué le procureur.
   
L'homme occupe le milieu de la photo captée par les caméras de vidéo-surveillance de l'aéroport et diffusée mardi par la police. Elle montre trois individus poussant des chariots à bagages, peu de temps avant les deux explosions qui ont éventré le hall des départs.

   
"L'auteur au milieu de la photo, qui est l'un des deux kamikazes, a été identifié grâce à ses empreintes. Il s'agit d'Ibrahim El Bakraoui, né à Bruxelles le 9 octobre 1986, de nationalité belge", a-t-il ajouté.
"Le second kamikaze, à gauche sur la photo, n'a pas encore été identifié", a-t-il précisé.
"Le troisième suspect, vêtu d'une veste claire et d'un chapeau, est en fuite", selon le procureur. Cette personne est "activement recherchée".
"Il a déposé un grand sac puis est parti avant les explosions. Son sac contenait la charge explosive la plus importante", a-t-il détaillé.
"Peu après l'arrivée du service de déminage de la Défense, ce sac a explosé en raison de la grande instabilité des explosifs. Aucune personne n'a heureusement été blessée", a-t-il continué.

Le procureur n'a rien dit sur Najim Laachraoui, un fugitif lié aux attentats de Paris, dont des médias belges avaient annoncé l'arrestation avant de se rétracter. Une opération de police était en cours mercredi dans le quartier populaire d'Anderlecht, selon des journalistes de l'AFP.    

Lors de l'attentat à la station de métro de Maelbeek, "l'explosion s'est produite à l'intérieur de la deuxième rame alors que celle-ci était toujours dans la station, le kamikaze a été identifié par ses empreintes, il s'agit de Khalid El Bakraoui, frère d'Ibrahim, né à Bruxelles le 12 janvier 1989 de nationalité belge", a-t-il ajouté.


Des frères connus pour vols

 
Les frères El Bakraoui, connus des services de police pour des vols avec violences et braquages, ont été mentionnés par les médias belges en lien avec la traque du suspect-clé des attentats de Paris, Salah Abdeslam, capturé vendredi dans la commune bruxelloise de Molenbeek après quatre mois de cavale.

Khalid El Bakraoui aurait loué sous un faux nom une planque à Charleroi d'où sont partis une partie des commandos du 13 novembre, et un appartement de la commune bruxellloise de Forest, où une perquisition de routine le 15 mars avait permis de retrouver la trace d'Abdeslam.

Plus de 40 nationalités
   
La confirmation de la participation des frères El Bakraoui aux attentats de Bruxelles établit un lien direct entre le réseau à l'origine des attentats de Paris (130 morts) et ceux de mardi à Bruxelles, les plus meurtriers jamais commis dans la capitale belge et européenne.  
   
Elle renforce les inquiétudes sur la capacité des réseaux jihadistes belges à continuer à mener des attentats sanglants malgré le renforcement des mesures de sécurité à travers l'Europe et la pression policière qui s'est considérablement renforcée depuis les attentats de Paris.


Un "testament" et des explosifs

 
D'autant que, selon le procureur, l'appartement perquisitionné mardi dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, où les autorités ont retrouvé un drapeau de l'EI et un engin explosif, recelait un véritable atelier de fabrication de bombes: "15 kilos d'explosifs de type TATP, 150 litres d'acétone, 30 litres d'eau oxygénée, des détonateurs et une valise remplie de clous et de vis ainsi que du matériel destiné à confectionner des engins explosifs".
   
C'est dans une poubelle de cette rue que les enquêteurs ont retrouvé un ordinateur contenant un message "testament" d'Ibrahim El Bakraoui, selon le procureur.
   
Il y déclare "être dans la précipitation", "ne plus savoir quoi faire" et "être recherché de partout". Il semble avertir les destinataires -non précisés- du message que "s'ils s'éternisent, ils risquent de terminer à coté de lui".
Une allusion apparente à Salah Abdeslam incarcé à Bruges dans l'attente d'un transfèrement réclamé par la France.  
   
Enfin, le procureur a confirmé que c'est le chauffeur de taxi qui avait conduit les trois hommes à l'aéroport qui avait conduit la police jusqu'à l'appartement de Schaerbeek.
   
Le parquet a par ailleurs fourni un nouveau bilan provisoire de ces attaques: 31 morts et 270 blessés.