23-11-2024 09:16 AM Jerusalem Timing

Rome appelle à collaborer avec des anciens responsables pro-Kadhafi

Rome appelle à collaborer avec des anciens responsables pro-Kadhafi

Selon Rome, qui entretenait d’excellentes relations avec le régime de Kadhafi, il ne faut pas commettre en Libye la même "grosse erreur" qu’en Irak.

Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a appelé dimanche la communauté internationale et le nouveau régime libyen à collaborer avec des anciens responsables pro-Kadhafi, pour « ne pas détruire toute la structure de l'appareil d'Etat ».
 
"Si quelqu'un a travaillé pour le régime mais n'a pas de sang sur les mains, pourquoi détruire toute la structure, tout l'appareil de la Libye comme nous l'avons fait en Irak, commettant une grosse erreur ? Nous ne devons pas
multiplier, nous ne devons pas doubler cette erreur", a déclaré le ministre, dont le pays entretenait de très bonnes relations avec le régime de Kadhafi.

Frattini a réaffirmé sa confiance dans les "vrais leaders de la Libye", Moustapha Abdeljalil, président de la nouvelle autorité libyenne, et Mahmoud Jibril, président du bureau exécutif du Conseil National de Transition (CNT), soulignant qu'ils n'étaient "pas si liés" à l'ancien régime "car ils ont quitté depuis longtemps (Mouammar) Kadhafi".


Selon Frattini, qui s'exprimait en marge du Forum Ambrosetti qui réunit des personnalités du monde politique et économique à Cernobbio, sur les rives du lac de Côme (nord), la communauté internationale doit en revanche aider les autorités de transition à empêcher l'infiltration d'"extrémistes".


Libye/hydrocarbures: "l'Italie maintiendra sa première place"

Par ailleurs, Frattini a affirmé que son pays "maintiendra sa première place" dans la production d'hydrocarbures en Libye et ne craint pas de perdre son rang face à d'autres pays en pointe aux côtés des anti-Kadhafi.
 
"Nous avons confirmé notre engagement", a poursuivi Frattini, "en octobre, nous serons en mesure de refaire repartir la production, celle qui était sous le contrôle d'Eni".

"Nous voyons d'autres pays, comme la Russie, qui veulent confirmer leurs contrats pétroliers, j'en prends acte, je n'y vois rien d'étrange", a encore dit Frattini.
 
Le patron du groupe pétrolier Eni, Paolo Scaroni, avait en effet indiqué mercredi qu'il espérait pouvoir redémarrer le 15 octobre la fourniture de gaz libyen à travers le gazoduc Greenstream, le seul reliant la Libye à l'Italie et à l'Europe.
 
Eni, dont l'Etat italien détient environ le tiers du capital, était avant l'insurrection le premier producteur étranger d'hydrocarbures en Libye.