Son arrestation est intervenue après la diffusion d’une vidéo filmant l’exécution qu’il a commise
L'armée d'occupation israélienne a arrêté jeudi un soldat soupçonné d'avoir achevé un Palestinien qui avait été blessé en attaquant au couteau des forces d’occupation israéliennes à Hébron al-Khalil, dans le sud de la Cisjordanie occupée.
Cette arrestation s’est faite après la divulgation des images de cette exécution dans une vidéo mise en ligne, laquelle semble être l'un des cas les plus flagrants d'usage excessif de la force par des soldats israéliens au cours de la vague d’opérations de résistance aux couteaux et aux voitures béliers, déclenchée depuis bientôt six mois.
La vidéo a été prise quelques instants après une énième attaque au couteau commise, selon l'armée israélienne, par deux Palestiniens contre les forces d’occupation israéliennes à l'entrée de Tel Rumeida, l'un des quartiers les plus tendus entre Palestiniens et colons israéliens dans une ville qui est elle-même une poudrière.
Les deux Palestiniens sont au sol à un carrefour tandis que les secouristes soignent un soldat blessé, au milieu des ambulances et des forces israéliennes.
Le Palestinien au premier plan, allongé dans son sang, bouge encore faiblement la tête quelques secondes avant l'instant apparemment fatidique.
Un soldat s'approche de quelques pas et le met en joue à environ cinq mètres. Une déflagration retentit. Quelques secondes après, le sang s'écoule sous la tête du Palestinien, inerte. Les soldats à proximité se contentent d'un mouvement de recul au son de la détonation.
Il "ne représentait aucun danger"
L'armée d’occupation israélienne a dans un premier temps rapporté qu'un soldat avait été gravement blessé au couteau et que ses deux agresseurs avaient été abattus.
Les Palestiniens ont été identifiés par les autorités palestiniennes comme Abdel Fattah al-Sharif, 21 ans, encore vivant au début de la vidéo, et Ramzi al-Qasrawi, 21 ans également.
Comme la vidéo s'est propagée plus tard, une porte-parole de l'armée a assuré qu'une enquête, confiée à la police militaire, avait été ouverte avant la diffusion de la vidéo.
Le ministre palestinien de la Santé Jawad Awwad a dénoncé un "crime de guerre". Il a noté qu'avant le présumé coup de feu fatal, personne ne traitait le blessé palestinien.
Sarit Michaeli, une porte-parole de B'Tselem, une ONG israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens, a parlé d'une "exécution".
C'est un volontaire de B'Tselem, vivant près des lieux, qui a filmé les faits.
"Il est clair que le jeune Palestinien (...) ne représentait aucun danger pour les services de sécurité", a dit la porte-parole.
Les opérations de résistance qui se poursuivent depuis prés de 6 mois en riposte à la poursuite de la colonisation israélienne ont coûté la vie à 200 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.
Les forces israéliennes ont maintes fois été accusées d'exécutions extrajudiciaires par Amnesty International. Les Palestiniens ont annoncé la constitution d'un dossier pour la Cour pénale internationale. Israël a déclaré que la chef de la diplomatie suédoise Margot Wallström n'était plus la bienvenue après avoir réclamé des enquêtes approfondies sur la mort de certains Palestiniens.
Avec AFP