Tadmour a été reprise le 27 mars et l’Occident garde encore le silence.
Les dirigeants occidentaux ne se sont pas exprimés à propos de la libération de Palmyre (Tadmour) par l’armée syrienne, aidée par l’aviation russe. Les médias se demandent déjà d’où vient cette répugnance à reconnaître le succès de l’opération russe.
A part l’ONU et l’UNESCO, il n’y a eu que très peu de réactions internationales à la reprise de Palmyre par l’armée gouvernementale syrienne. Quand la ville antique est tombée aux mains de Daesh en mai 2015, il y avait eu de très nombreux débats sur la perte culturelle que cela constituait pour l’humanité toute entière. Mais quand on a demandé, il y a quelques jours, au porte-parole du département d’Etat américain, Mark Toner, comment il se sentirait si la ville de Palmyre était reprise, il n’a pas fait preuve de beaucoup d’enthousiasme. «La priorité est de vaincre et de détruire Daesh, cela reste notre priorité. Nous reconnaissons aussi que le remplacement du régime barbare de Daesh par la tyrannie d’Assad n’est pas une bonne solution», avait-t-il déclaré 24 heures seulement avant la victoire de l’armée syrienne.
Palmyre a été reprise le 27 mars et l’Occident garde encore le silence. Le président américain Barack Obama n’a rien déclaré à ce sujet. Selon le Los Angeles Times, c’est parce que les Etats-Unis ont présenté la lutte contre Daesh comme une tâche revenant à Washington et à ses alliés, accusant la Russie d’attaquer les rebelles modérés à la place des extrémistes.
Le Premier ministre britannique David Cameron est, lui aussi, resté muet. Même les médias britanniques se demandent pourquoi il n’a rien dit. Le journaliste de The Independent Robert Fisk a écrit : «L’armée syrienne soutenue, bien sûr par les Ruskovs de Vladimir Poutine, ont expulsé les clowns de Daesh de la ville et nous n’osons pas prononcer un seul mot pour dire : Bien joué».
L’ambassade de Russie au Royaume-Uni a demandé publiquement pourquoi le gouvernement britannique avait gardé le silence sur Palmyre. «La libération de Palmyre est une victoire importante contre Daesh. On se demande pourquoi @UKagainstDaesh & @foreignoffice restent silencieux à ce sujet».
L’OTAN n’a pas non plus commenté la libération de Palmyre. «Nous estimons qu’il vaut mieux vous adresser aux Etats-membres de l’OTAN qui participent à la coalition internationale contre Daesh», a répondu un responsable de l’Alliance à une question de l’agence de presse russe ITAR-TASSsur la reprise de Palmyre. Il est à noter que tous les pays-membres de l’OTAN prennent part à cette coalition et son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a accusé Moscou à plusieurs reprises de ne pas bombarder Daesh.
Mais il y a toutefois des exceptions. Ainsi, le maire de Londres, Boris Johnson, s’est prononcé malgré le silence de son Premier ministre. Il a loué «la clarté impitoyable» de Vladimir Poutine qui a aidé à expulser de Palmyre les djihadistes «maniaques» de Daesh. Il a ajouté que Moscou a fait paraître l’Occident comme «inefficace.»
Et le porte-parole du département d'Etat américain, John Kirby, a jugé que c'était «une bonne chose» que le groupe Etat islamique ait été chassé de la cité syrienne de Palmyre. «Pour répondre rapidement, oui, nous pensons que c'est une bonne chose [...] que l'Etat islamique ne contrôle plus Palmyre», a-t-il déclaré. Il n’a toutefois pas mentionné ni l’armée syrienne, ni le soutien russe
L’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Russie, Michael McFaul, a pour sa part tweeté «Спасибо», ce qui en russe signifie merci, répondant à un tweet de l’ambassade de Russie.
Palmyre a été arrachée aux griffes de Daesh le 27 mars et de l’aveu même de Bachar el-Assad, sa libération n’aurait jamais été possible sans le soutien apporté par les forces russes. L’armée de l’air russe a effectué 40 sorties dans la région en 24 heures et détruit huit centres de commandement, 12 bases, deux chars, trois unités d’artillerie, huit véhicules et six dépôts de munitions. Elle a aussi éliminé près de 80 terroristes.